Le bruit sera au cœur du nouveau numéro d'Envoyé Spécial, diffusé jeudi soir sur France 2. Car, au quotidien, cette nuisance sonore impacterait la vie de neuf millions de Français, selon le magazine. La journaliste et réalisatrice Lauriane David a raconté au micro d'Europe 1 les coulisses de ce tournage.
"C'est un bruit sourd et fort. Quand [l'avion, NDLR] passe près, ça fait peur", se plaint une femme située sous un couloir aérien et interviewée par les équipes de Babel Press, qui ont réalisé ce reportage. L'une des journalistes précise, elle, que "200 avions par jour en moyenne" passent au dessus du domicile de cette femme. "Sur mon sonomètre, les décibels décollent [atteignant, NDLR] presque 85", ajoute la journaliste. "Pourtant, selon les autorités sanitaires, le bruit devient gênant et désagréable dès 65 décibels."
Pour raconter ce parasite permanent, la journaliste et réalisatrice Lauriane David a passé beaucoup de temps chez les Français victimes de ce bruit au point même de dormir chez certains témoins. Louise Bernard lui a demandé pourquoi il lui semblait important de se mettre ainsi en scène. Selon Lauriane David, il s'agit notamment de percevoir "l'impact du bruit" qui s'étend "sur le long terme". "Vous avez votre maison, vous vivez là depuis très longtemps et puis du jour au lendemain, vous avez un TGV qui passe au bout du jardin. Cette injustice que vous ressentez augmente votre perception du bruit. On s'est donc dit qu'il était impossible de rendre compte du quotidien de ces familles qui vivent dans le bruit si on n'allait pas passer du temps chez eux", explique-t-elle.
>> À LIRE AUSSI - Radars anti-bruit : le maire de Villeneuve-le-Roi, ville-test, évoque "un problème de santé publique"
Lauriane David a aussi souhaité cerner "la problématique du sommeil" chez ces personnes victimes du bruit. "Toutes ces familles et ces personnes parlent du problème de manque de sommeil. Quoi de mieux que de passer la nuit chez eux pour se rendre compte de ce que représente cette vie dans le bruit ?", suggère-t-elle.
"Même si on donne la maison, personne n'en voudra"
Alors, quand on est confronté à un tel problème, quelles sont les solutions ? Malheureusement, il est difficile de s'en sortir, comme l'explique, dans le document, un couple qui aimerait vendre sa maison. La journaliste précise par ailleurs qu'"à cause du TGV, leur bien a perdu 30% de sa valeur". "Même si on donne la maison, personne n'en voudra. On est prisonniers dans notre propre maison", déplore une femme interviewée.