Une secrétaire d’État en Une d’un magazine de charme. Marlène Schiappa va faire la couverture de Playboy et les Français découvriront le numéro jeudi en kiosques. À l’intérieur : une longue interview de la secrétaire d’État chargé de l'Économie sociale et solidaire et de la Vie associative, où elle parle de féminisme ou encore des violences faites aux femmes.
Comment une telle couverture a pu se monter dans le plus grand secret ? Quand est-ce qu’a été réalisé ce fameux shooting ? Jean-Christophe Florentin, le directeur de la publication de Playboy témoigne en exclusivité sur Europe 1/Culture Médias. Il raconte pour la première fois les coulisses de ce "coup médiatique".
Marlène Schiappa interdite d'aller faire la promotion de son interview dans les médias
"Le premier contact remonte à il y a environ trois mois. Il a fallu opérer un petit travail de persuasion. Pour nous, parmi les personnalités politiques et les ministres, Marlène Schiappa était la plus Playboy compatible par sa liberté de ton, par son physique aussi. Et on s'est dit 'pourquoi on ne pourrait pas essayer de faire un sujet où on mêlerait le droit des femmes et un sujet un peu sexy'", détaille Jean-Christophe Florentin.
"Le shooting photo et l'interview ont été réalisés il y a environ quinze jours. La question de savoir si Marlène Schiappa apparaît nue, en couverture ou en intérieur, je me garderai bien d'y répondre pour laisser le suspense totalement intact. Ce que je peux dire, c'est qu'elle est dans des poses étonnantes de la part d'un ministre, ça c'est sûr", ajoute le directeur de la publication de Playboy au micro d’Europe 1/Culture médias.
Ce shooting a été réalisé il y a une quinzaine de jours. En pleine réforme des retraites, dans un contexte politique extrêmement tendu. Et ça n’a pas échappé à Elisabeth Borne, qui a appelé ce week-end Marlène Schiappa pour lui expliquer que cela n’était pas du tout approprié.
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Les services de Matignon n’étaient pas au courant de cette couverture avant qu’elle ne fuite. D’ailleurs, selon les informations d'Europe 1/Culture Médias, dès qu’ils en ont pris connaissance, ils ont immédiatement interdit à Marlène Schiappa d’aller en faire la promotion dans les médias.
"On était à 1.000 lieues de se douter que ça allait prendre la tournure d'une affaire d'État"
Un emballement médiatique auquel ne s’attendait pas vraiment le patron de Playboy. "On s'attendait à ce qu'il y ait du buzz, maintenant que ça prenne la tournure d'une affaire d'État, on était à 1000 lieues de s'en douter. Marlène Schiappa est animée de convictions féministes. Elle considère qu'elle est libre de faire ce qu'elle veut de son corps", souligne Jean-Christophe Florentin au micro d’Europe 1/Culture médias.
Défendre le droit des femmes à disposer de leurs corps, c’est partout et tout le temps.
— MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) April 1, 2023
En France, les femmes sont libres.
N’en déplaise aux rétrogrades et aux hypocrites.#Playboy
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"Playboy est devenu un magazine beaucoup plus chic. Ce n'est plus un journal de fesses comme ça l'était il y a encore cinq ou six ans en arrière. On en a fait un mook intello trimestriel dans lequel il y a toujours effectivement quelques jeunes filles déshabillées artistiquement. Mais l'essentiel, ce sont des interviews de grands témoins, d'écrivains, d'artistes. Quant aux tirages, il y a habituellement 80.000 exemplaires. Et pour cette opération, le tirage a été augmenté de presque 100 %" soit à près de 160.000 exemplaires, annonce le directeur de la publication.
Aussi, Jean-Christophe Florentin a indiqué à Europe 1/Culture médias avoir saisi l’Arcom ce lundi matin suite à la diffusion sur BFMTV de plusieurs photographies du shooting. Un acte qu’il qualifie de "vol", expliquant ne pas savoir comment ces photos avaient pu fuiter.