Léa Salamé et Gilles Bouleau vont présenter le débat de l'entre-deux tours mercredi soir, qui oppose Emmanuel Macron et Marine Le Pen pour le match retour après la présidentielle de 2017. Un événement à suivre en direct et en intégralité sur Europe 1 à partir de 21 heures. Mais pendant le débat qui doit durer environ 2h30, les deux journalistes ne pourront pas faire de fact-checking pour corriger une erreur ou une approximation d'un candidat. "Ils sont médiateurs, arbitres, mais ils sont là pour animer un débat entre deux candidats, et c'est aux candidats de se répondre l'un à l'autre", explique Adrien Gindre, directeur du service politique de TF1, dans Culture médias.
"C'est la différence avec une interview classique", poursuit le journaliste politique. "Pendant une interview classique, le journaliste est là pour apporter la contradiction ou préciser la réalité. Là, ce sera le travail de chacun des candidats, l'un par rapport à l'autre. Si Marine Le Pen ou Emmanuel Macron profère une contre-vérité, c'est à son adversaire de s'en emparer et de lui répondre. Ce n'est pas Léa Salamé ou Gilles Bouleau qui vont distribuer les bons et les mauvais points", indique Adrien Gindre.
Des dispositifs de fact-checking sur les réseaux sociaux
Le chef du service politique de TF1 souligne que les deux journalistes "ne sont pas là pour dire 'vous avez raison' ou 'vous avez tort', c'est l'énorme différence entre un débat entre deux candidats et une interview classique." Son homologue de France Télévisions, Cyril Graziani, enchaîne en précisant qu'il en va "de la crédibilité du candidat qui ferait face à une fake news et qui ne serait pas capable de réagir en disant 'vous vous êtes trompé'".
Le directeur du service politique de France TV ajoute que ce travail de fact-checking "pourra être fait demain (jeudi) par toutes les rédactions de France." D'ailleurs, Adrien Gindre précise, "sans dévoiler de secret, que France Télévisions et TF1 auront des dispositifs de fact-checking sur leurs réseaux sociaux et sites internet respectifs, comme beaucoup d'autres médias."