Les sept candidats en lice pour la primaire de la gauche tiendront jeudi soir leur dernier grand oral avant le premier tour. Pour ce débat organisé par Europe 1, en partenariat avec France 2, les débatteurs devront répondre aux questions de Léa Salamé et David Pujadas pour France 2, et de Fabien Namias, directeur de l’information d’Europe 1.
Invités jeudi du Grand Direct des Médias d’Europe 1, les trois journalistes ont levé le voile sur leur feuille de route et la manière dont ils comptent faire vivre cette joute télévisuelle, jalon essentiel vers la présidentielle. "On espère que ce débat sera un vrai débat, et donc qu’il sera plus proche du débat de dimanche, plutôt que du premier qui ressemblait plus à un catalogue de propositions", explique David Pujadas. "Nous [journalistes] on ne peut qu’essayer de provoquer, de susciter, de faciliter ça, mais ce sont les candidats qui ont ça entre les mains".
Un débat pour faire la différence. "Ils sont paradoxaux parce qu’ils disent : ‘on veut du débat, on veut que ça débatte, on ne veut pas s’ennuyer’, et à la fois ils vous disent : "on a que 15 minutes, donc moi je préfère prendre les 15 minutes pour dérouler mon programme", souligne Léa Salamé. "Ils sont dans une espèce de schizophrénie que l’on va essayer de casser en appuyant, à mon sens, sur leurs points de désaccords". Pour Fabien Namias, "la différenciation" doit être la clef du rendez-vous de jeudi soir, de manière à permettre aux militants de gauche, qui souhaitent aller voter à cette primaire, de distinguer la spécificités de chacun.
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Un exercice particulier. La difficulté de l’exercice pour un journaliste politique tient en ce qu’il ne s’agit pas, à l’inverse d’une interview, de confronter l’interlocuteur à d’éventuelles contradictions mais de lui permettre d’exister tout en gardant la main sur le déroulé de la rencontre. "Les gens ne nous attendent pas nous, ils attendent les candidats. C’est amputer une grande partie de ce qui fait le plaisir de notre profession : la relance, aller chercher la contradiction. On est là pour les écouter et comprendre ce qui les différencie. Ici, le rôle des journalistes est d’être très en retrait", détaille Fabien Namias.
Une primaire qui peine à passionner ? Autre difficulté : contribuer à faire vivre une primaire qui, si l'on s'en réfère aux audiences des précédents débats, passionne moins que celle organisée par la droite en novembre. "Ce qui est plus difficile c’est de susciter un intérêt comparable. La droite a eu un rôle plus facile, elle était dans l’opposition, elle avait pour représentant deux anciens Premiers ministres et un président de la République", pointe David Pujadas. L'intérêt des téléspectateurs "s’inscrit dans la logique de ce que sont les sondages aujourd’hui", relève Fabien Namias. "Mais les résultats qu’il y a eu sur TF1 et sur BFM TV sont loin d’être ridicules. Si la participation est équivalente au nombre de gens qui ont regardé, je peux vous dire qu’ils seront extrêmement heureux".
Une "carte blanche". Grande nouveauté de ce troisième débat : chaque candidat bénéficiera d'une carte blanche d'une minute en milieu d'émission, pour s'exprimer sur le thème de son choix. "Ils vont, je pense, essayer d’être un peu surprenants. Il se passera quelque chose sur le plateau", promet Fabien Namias. "À l’heure actuelle, il n’y en a pas un qui se détache. Ils sont dans un mouchoir de poche, ça peut se jouer ce soir", conclut Léa Salamé.