Le Front national s’apprête à vivre un 1er mai inédit. Marine Le Pen ne défilera pas dans le quartier de l’Opéra, mais a opté pour un banquet porte de la Villette, à l’issue duquel elle prononcera un discours. C’est une nouvelle rupture affichée avec le FN de Jean-Marie Le Pen qui, de son côté, se rendra comme d'habitude devant la statue de Jeanne d’Arc, place des Pyramides.
"Un véritable rendez-vous". "Les défilés Jeanne d’Arc sous Jean-Marie Le Pen, à la fin des années 80, ce sont de très gros événementiels avec un effort fait sur la mise en scène. C’est quelque chose qui a compté pour Jean-Marie Le Pen, c’était un véritable rendez-vous pour lui", explique Nicolas Lebourg, chercheur au Centre d’études politique d’Europe latine de Montpellier. "De sa part, il y a la volonté de maintenir envers et contre tout un héritage politique dont lui et ses proches ont l’impression que sa fille essaye de le liquider. Ça lui permet de dire : 'Vous allez voir, il y a quand même des gens qui me soutiennent'."
Jean-Marie Le Pen confiant. "S'il y a 200 personnes, on verra que j'ai encore 200 copains. Si c'est 1.000 ou 2.000, ça deviendra un fait politique", a fait valoir Jean-Marie Le Pen. Mais Nicolas Lebourg avertit : "Pour lui, il y a le danger qu’il se retrouve avec beaucoup trop de personnes du troisième âge, montrant qu’il appartient au passé du parti, ou alors avec des gens jugés comme trop remuants, trop activistes du côté des jeunes."