Mesure phare du gouvernement de Lionel Jospin, pendant la cohabitation durant le premier quinquennat de Jacques Chirac, les 35 heures fêtent leurs 20 ans. Et samedi, l'ex-ministre du Travail Martine Aubry, qui avait alors porté la réforme, a profité du lancement de sa campagne pour les élections municipales à Lille pour défendre le bilan de la mesure souvent critiquée, notamment à droite.
Elle dénonce "le libéralisme à tout crin"
La socialiste met en avant "des bilans qui sont positifs, à la fois pour la qualité de vie des gens, pour l'emploi, et même pour la productivité puisque les études économiques ont montré que les entreprises ont gagné en productivité". "On peut continuer à être contre, mais moi, je continue à penser que quand on a créé 2 millions d'emplois et qu'on a réduit de 1 million le chômage, avec les emplois jeunes, les 35 heures, et un meilleur équilibre entre la politique de l'offre et la demande, avec du pouvoir d'achat, on a eu des résultats".
Regrettant que "ce type de politique n'ait pas lieu actuellement", Martine Aubry dénonce "le libéralisme à tout crin" du gouvernement. "On pense qu'on créé des emplois parce qu'on peut embaucher ou licencier sans contrainte", déplore-t-elle, "et après on s'étonne que les gens soient dans la rue". Et de conclure : " Ce n'est pas la société que je veux".