Le socialiste Manuel Valls, en prônant le "déverrouillage" des 35 heures, a ouvert la boîte de Pandore, dimanche sur Europe 1. Mais il n’a pas gêné seulement son parti, dont les cadres l’ont vite rappelé à l’ordre. L’ouverture du débat a aussi révélé la désunion de la majorité, tiraillée entre partisans de l’abolition des 35 heures, comme Jean-François Copé, et ceux qui jugent la question dépassée, à l’image de Xavier Bertrand. Des dissensions telles que François Fillon a dû se poser en rassembleur.
Fillon positive
"J’accueille de façon positive l’ouverture d’un débat en France sur le coût du travail et sur la question des 35 heures", a-t-il déclaré jeudi, au micro d’Europe 1. Et d’ajouter : "on ne peut pas imaginer à long terme une zone euro dans laquelle le temps de travail, l’âge de la retraite et le coût du travail soient complètement divergents".
Les anti-35 heures sortent ainsi du bois. Hervé Novelli, secrétaire général adjoint en charge du dossier à l’UMP, a préconisé jeudi la fin des 35 heures, après 2012. Pour ce faire, il compte "recourir à la négociation entre partenaires sociaux". "Il est clair qu'une fois que toutes les entreprises auraient négocié, il n'y aurait plus de durée légale. La loi sur les 35 heures tomberait alors en désuétude", prédit-il.
Le "débat artificiel" de Copé
A l’inverse, le ministre des Affaires européennes Laurent Wauquiez a refusé, jeudi sur RMC, "une réforme supplémentaire des 35 heures", qui selon lui se ferait "sur le dos des classes moyennes". Il en a d’ailleurs profité pour tacler le secrétaire général de l’UMP Jean-François Copé, l’enjoignant à "éviter les débats trop artificiels".
L’UMP doit présenter fin janvier des propositions sur les 35 heures. Des propositions qui seront intégrées au projet que le parti présidentiel présentera à Nicolas Sarkozy fin 2011. D’ici là, le débat promet d’être houleux.