L'Assemblée nationale a suspendu brièvement ses travaux jeudi à 15h40, pour marquer symboliquement en cette journée du 8 mars l'heure théorique à partir de laquelle les femmes commencent à travailler gratuitement. "Mes chers collègues, il est tout juste 15h40 (...) Comme vous le savez, il s'agit d'une heure symbolique puisqu'elle illustre la différence salariale entre les femmes et les hommes. Et je tenais, en cette journée internationale de la lutte pour les droits des femmes, à exprimer la détermination de notre Assemblée à lutter contre les inégalités", a déclaré depuis le "perchoir" le vice-président Sylvain Waserman (MoDem).
Suspension de séance. Après des applaudissements debout des députés présents, lors de cette séance consacrée à cinq propositions des députés communistes ("niche parlementaire"), leur chef de file André Chassaigne a demandé une brève suspension de séance "pour en rajouter avec une note un peu plus encore symbolique" et que les députés puissent montrer leur "attachement partagé" à la question des droits des femmes. Femmes et hommes étaient invités à cesser le travail et à manifester partout en France dès 15h40 par une trentaine d'organisations féministes, d'ONG et de syndicats (Les Effronté-e-s, Planning familial, CGT, FSU, Solidaires, Unef, Attac France...).
Il est 15h40, heure à partir de laquelle les francaises ne sont plus payées au regard de leurs homologues masculins. Symboliquement, nous suspendons la séance dans l’hémicycle. #DirectANpic.twitter.com/GJwZdvqv4r
— Gabriel Attal (@GabrielAttal) 8 mars 2018
"Grande cause" du quinquennat. C'est le moment à partir duquel, pour une journée théorique de 8 heures, les femmes ne sont plus payées, au vu de leurs salaires inférieurs à ceux des hommes, ont calculé ces organisations. À la mi-journée, la majorité à l'Assemblée a repoussé une proposition de loi PCF pour lutter contre les inégalités salariales et la précarité professionnelle des femmes en cherchant à réduire les temps partiels subis. Le gouvernement, comme la représentation nationale, veut agir résolument" pour l'égalité femmes-hommes, "grande cause" du quinquennat, mais "ne partage pas le chemin proposé", a justifié le secrétaire d'État aux Relations avec le Parlement, Christophe Castaner.