Aubry et Royal martèlent "u-ni-té"

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La patronne du PS et la présidente de Poitou-Charentes ont écarté vendredi la question de 2012.

Bien sûr, 2012 est dans toutes les têtes. Mais à moins de deux ans de la présidentielle, les socialistes tentent de faire passer au second plan la querelle des égos à l’occasion de l’université d'été de La Rochelle qui se tient jusqu’à dimanche. En première ligne, Martine Aubry et Ségolène Royal, les deux anciennes rivales du congrès de Reims, qui ont tout fait pour mettre en avant leur nouveau mot-clé : l’unité.

Acte I : les têtes-à-têtes. La première secrétaire du Parti socialiste et la présidente de la région Poitou-Charentes se sont rencontrées dès jeudi dans les bureaux parisiens de Ségolène Royal. Puis ont partagé un petit-déjeuner à La Rochelle vendredi matin pour caler les ultimes détails de leur plan de communication.

Acte II : le duo. Pour marquer l'ouverture des débats à La Rochelle, Ségolène Royal et Martine Aubry ont choisi d’entrée en scène ensemble. "Ségolène, Ségolène" ont scandé des militants acquis à la cause de la présidente de Poitou-Charentes. "Et Martine" ont ajouté les partisans de la première secrétaire du PS. Puis la salle a entonné un "Tous ensemble socialistes!", durant une bonne dizaine de minutes.

"Ségolène, Martine"

Acte III : le côte à côte. Martine Aubry invitée du 20 heures de TF1, Ségolène Royal en duplex quasiment en même temps sur France 2 : les deux Dames du PS ne se sont pas fait concurrence vendredi soir, elles ont pagayé ensemble dans la même direction.

Principale embûche : écarter la question du candidat socialiste à la présidentielle de 2012. "Je veux d’abord que nous soyons unis, c’est chose faite et que nous soyons responsables ensemble pour présenter un projet aux Français", a expliqué Martine Aubry. "Je ne veux qu’une France unie. Je refuse cette façon que l’on a de nous dresser les uns contre les autres", a répliqué Ségolène Royal.

Unies pour éluder la question de 2012, les deux socialistes se sont trouvé un adversaire commun, Nicolas Sarkozy. Dans son discours sur la sécurité, "le président a choisi des mots durs, violents, des mots qui font honte à la France", a assuré Martine Aubry. Ségolène Royal a, elle, réitéré ses attaques contre "le système Sarkozy" accusé d’être "corrompu".

Et pour la suite ?

Pour les deux femmes, l’urgence est de faire des propositions, pour dessiner "une autre France". La sécurité est "un vrai problème sur lequel les socialistes vont des propositions extrêmement fortes", a certifié Martine Aubry. Plus concrète, Ségolène Royal a reparlé "d’encadrement militaire des délinquants" et exiger le retour de la police de quartier.

Si les royalistes et les aubrystes se sont bien passé le mot de l’unité, les supporteurs de DSK ne semblent pas les suivre. Sur Europe 1 vendredi matin, le maire de Lyon Gérard Collomb a regretté que certains socialistes cherchent à "piéger" Dominique Strauss-Kahn en avançant le calendrier des primaires pour la présidentielle. Interrogée pour savoir si DSK lui manquait à La Rochelle, Martine Aubry a préféré éluder, préférant répéter : "Le moment des choix n’est pas là, je suis heureuse que nous soyons tous dans cet état d’esprit aujourd’hui".