La patronne du PS, Martine Aubry, a appelé jeudi soir, sur France 2, le président de la République, Nicolas Sarkozy, à "suspendre le débat" sur les retraites en cours au Sénat, et lui a demandé de "remettre tout à plat" concernant ce dossier.
"Il faut surtout la justice"
La réforme du gouvernement. "La France ne veut pas de cette réforme. Il faut que le gouvernement suspende ce débat au Sénat. Je m'adresse au président de la République : je lui demande de suspendre ces discussions au Sénat, mais aussi de mettre aussitôt les syndicats autour de la table, de remettre tout à plat", a-t-elle déclaré.
"Il faut une réforme des retraites, on est tous d'accord. Pour la faire, il faut discuter, il faut négocier, et il faut surtout la justice", a-t-elle dit, en appelant le gouvernement à "ne pas jouer la politique du pire". La première secrétaire du Parti socialiste s’est dite prête à aller débattre à l’Elysée.
Plus 0,1% sur les cotisations
Le projet du PS. Elle a rappelé que le projet du PS était, en cas de victoire à la présidentielle de 2012, de revenir à une retraite "à 60 ans et à 65 ans pour le taux plein". Pour financer son projet le PS propose "que tout le monde contribue. Et pour cela, il faut augmenter la cotisation retraite de 0,1% par an. Ce qui ferait un apport de 12 milliards dans dix ans", a-t-elle détaillé.
Un projet ficelé, mais pas arrêté, a tenu à souligner Martine Aubry. "Si nous gagnons en 2012, nous allons lancer une grande négociation avec les organisations syndicales", a-t-elle précisé, ajoutant que le Parti socialiste se donnait un an pour que "cette réforme passe au Parlement".
"Merci aux statisticiens du FMI"
Le FMI et les retraites. Martine Aubry est également revenue sur le rapport du FMI qui évoque un recul de l’âge de départ à la retraite. Selon la première secrétaire du PS, ce texte, préconise de "taxer le capital" pour financer le système. "Merci aux statisticiens du FMI" pour leur rapport sur les retraites", a-t-elle lancé.
"Comme je suis quelqu'un de sérieux (...), j'ai lu tout le rapport", a-t-elle dit, "il n'y a pas de grand scoop dans cette étude : elle dit que pour régler le problème des retraites, il faut agir sur la démographie" et "si ça ne suffit pas, il faut d'autres mesures financières ou alors les retraites baissent".
Supprimer l’ISF : " une honte"
Les impôts. Martine Aubry a dit que supprimer l'impôt sur la fortune serait "une honte", alors que le gouvernement envisage une suppression du bouclier fiscal et un aménagement de l'ISF.
Elle a fait la comparaison entre les 600 millions d'euros qui ne seront plus versés à certains contribuables si le bouclier fiscal est supprimé, avec les 4 milliards d'euros que ces mêmes contribuables, pour une grande part, ne paieront pas au titre de l'ISF s'il est supprimé.
Elle a répété que si la gauche revenait au pouvoir en 2012, il n'était pas question de supprimer l'ISF. "Nous nous voulons un impôt sur la fortune, plus juste", a insisté la numéro un du PS. Elle a résumé sa vision de l'impôt par cette formule : "ceux qui ont beaucoup paient beaucoup et ceux qui ont moins paient moins".