Elle n’est pas coutumière du fait. Martine Aubry fait jeudi la Une de Paris Match avec son mari, l’avocat Jean-Louis Brochen, elle qui a pour habitude de garder la plus grande discrétion sur sa vie privée. La candidate à la primaire socialiste pose avec son époux, dans une tenue décontractée, quelques jours après avoir réagi contre des rumeurs portant notamment sur Jean-Louis Brochen, accusé d’être islamiste.
Martine Aubry et son mari ont reçu l’hebdomadaire le week-end dernier à Avignon, où le couple était venu assister, comme chaque année, au festival. Pourtant, il y a encore peu, Martine Aubry tenait jalousement à son "jardin secret".
Mais la "candidate la plus rétive à l’exposition de la vie privée", selon les mots de Paris Match, entend maintenant présenter aux Français Jean-Louis Brochen, qu’elle a épousé en 2004. Un exercice "imposé selon elle par sa nouvelle condition de présidentiable".
"Charmant retraité de 67 ans"
L’avocat qui partage sa vie s’est notamment illustré en défendant, en 2001, un membre du "gang de Roubaix", un groupe de braqueurs liés à la mouvance terroriste islamiste. En 1993, il avait défendu des jeunes filles exclues du lycée Faidherbe de Lille pour avoir porté le foulard islamique. Il a pris sa retraite en janvier dernier.
Martine Aubry et Jean-Louis Brochen, "charmant retraité de 67 ans", forment "un vrai couple, souligne l’hebdomadaire, soudé par l’humour, le goût des bons mets, l’amour des belles choses, les voyages, l’art et les gens".
"Faute de communication"
Harlem Désir, Premier secrétaire du PS par interim a estimé sur Europe 1 que Martine Aubry avait "bien fait" de se dévoiler dans Paris Match. "Beaucoup de Français ont aujourd'hui envie de mieux la connaître et seront heureux de la découvrir un petit peu plus grâce à ce reportage", a-t-il indiqué. Mais l'article n'est pas du goût de tout le monde :également sur Europe 1, le publicitaire Jacques Séguéla a estimé qu'il s'agissait une "faute de communication".
"Aubry a complètement tort de se prêter au jeu de la peopolisation à outrance, alors que justement son atout était la simplicité, l'authenticité, la vérité", a-t-il expliqué. Car pour lui, la campagne présidentielle sera "anti-bling-bling". Et l'artisan de la campagne de Mitterrand en 1981 de conclure : "le plus anti-bling-bling de tous ne sera pas celui qu'on pense...".