Jamais elle n'a prononcé le mot "départ". Pourtant, en filigrane de son discours de clôture à La Rochelle, Martine Aubry continue à organiser sa succession à la tête du PS. Aucun signe, aucune confidence sur les deux prétendants à son poste - Jean-Christophe Cambadélis et Harlem Désir - mais des conseils distillés au fur et à mesure de sa longue prise de parole.
Défendant son bilan à la tête du parti, sous les "merci Martine" scandés par les jeunes socialistes, la patronne de Solférino a fixé à la future équipe dirigeante un cap à tenir. "Quatre exigences", selon elle : le "soutien au président et au gouvernement", "la poursuite de la réflexion" au profit des idées nouvelles, l'approfondissement de la "rénovation" (nouvelles équipes, "nouvelles manières de militer") et enfin, "l'européanisation" du PS.
"Je veux que le parti soit dans de bonnes mains"
Martine Aubry passera la main lors du Congrès de Toulouse, en octobre prochain. D'ici là, la première secrétaire veut continuer son travail à Solférino. "Je veux laisser un parti en ordre de marche sur les bons rails et dans les bonnes mains", a-t-elle confié au JDD.
Pour l'heure, la première secrétaire ne laisse percer aucune préférence entre Harlem Désir, numéro deux du parti, et Jean-Christophe Cambadélis, député de Paris. Mais la maire de Lille a son profil idéal : "Je veux que le parti soit dans de bonnes mains, celles de quelqu’un qui rassemblera, qui s’intéressera au fond, qui poursuivra la rénovation car il reste beaucoup de choses à faire", a-t-elle expliqué.
Les prétendants, eux, font tout pour plaire à la patronne, en s'inscrivant dans la continuité du travail accompli par la première secrétaire. "Avec Martine Aubry, on a eu le retour de l’unité, la rénovation et les valeurs. C’est ce qu’il faut continuer", a confié à LibérationJean-Christophe Cambadélis. "J’étais le numéro deux de Martine Aubry et je m’inscris dans sa continuité", a renchéri Harlem Désir. Lequel des deux obtiendra l'adoubement de la première secrétaire ?