Les élus parisiens ont réagi en cascade toute la journée de samedi après la confirmation de la mise en examen dans une affaire de blanchiment d'une élue EEVL du 13e arrondissement, Florence Lamblin. Tout en appelant au respect de la présomption d'innocence, les élus de tous bords ne cachent pas leur sidération et jugent l'affaire "gravissime".
Les Verts "abasourdis"
EELV "n'a rien à voir" avec l'affaire. "Ces faits n'ont rien à voir avec EELV ni son activité d'élue", a insisté samedi le porte-parole national d'Europe Écologie-Les Verts, Jean-Philippe Magnen. "Je souhaite qu'elle ne soit pas coupable, mais si elle l'était, la justice doit faire son travail", a-t-il ajouté. "On ne cite que son nom alors que huit personnes sont concernées", a-t-il aussi relevé.
Denis Baupin (EELV) "abasourdi" et "triste". "Je suis abasourdi, et même triste, parce que je connais bien Florence", a réagi le député écologiste de Paris. L'élu parisien a ajouté : "il faut garder beaucoup de conditionnel dans ce qui est dit la concernant et concernant cette affaire. L'enquête est en cours et nous en dira plus. Pour ma part, j'ai beaucoup de mal à croire ça".
Yves Contassot dénonce une instrumentalisation politique. L'élu EELV du 13e arrondissement de Paris, s'est dit étonné que son nom sorte aussi rapidement alors qu'aucun autre nom (parmi les mis en examen) n'a été publié. Ce n'est pas totalement le fruit du hasard, d'autant plus qu'on a vu quasi instantanément des réactions de la droite et de l'extrême droite".
Les socialistes juge l'affaire "très grave"
Bertrand Delanoë s'est dit "consterné". "Tout en respectant la présomption d'innocence", le maire socialiste de Paris a jugé l'affaire "très très grave" estimant qu'il s'agissait "d'un dossier très lourd". Plus tôt, dans un communiqué, Bertrand Delanoë invitait Florence Lamblin "à en tirer toutes les conséquences sur l'exercice de son mandat issu du suffrage universel".
"Si les faits qui lui sont reprochés sont avérés, c'est gravissime", a estimé, de son côté, la première adjointe au maire de Paris Anne Hidalgo (PS).
L'UMP met en cause "la permissivité" de la gauche
Le patron de l'UMP parisienne, Philippe Goujon, a déplacé l'affaire sur le plan politique : "je ne veux pas faire d'amalgame, mais l'approche par les Verts et le PS de la question de la drogue, qui passe pour les Verts par la légalisation et pour certains socialistes par la dépénalisation, créé un climat favorable, permissif, qui fait que certains ne voient pas la différence entre le licite et l'illicite, entre le bien et le mal", a-t-il dit. Mais Florence Lamblin "doit bénéficier de la présomption d'innocence", a-t-il ajouté.
"Pourriture à tous les niveaux" pour le FN
Le responsable du Front national à Paris, Wallerand de Saint-Just, a dénoncé samedi "la pourriture à tous les niveaux" après la mise en examen de l'élue EELV. "A Paris, à Marseille, dans le Pas-de-Calais, à Lille, il faut nettoyer les écuries. Il apparaît de toute façon urgent de préparer le changement de ces équipes municipales parisiennes usées, affaiblies et divisées", conclut-il.