En première ligne des opposants au mariage gay depuis de longues semaines, Christine Boutin connaît depuis quelques jours un retour de bâton de la part des partisans de la loi, appliquée pour la première fois mercredi. La présidente du Parti chrétien-démocrate est en effet attaquée avec insistance sur son propre mariage, contracté voilà 46 ans avec son cousin germain Louis Boutin.
Dernier exemple en date, ce téléspectateur de LCP qui l’interpelle en direct pendant une émission :
Pour se défendre, l’ancienne ministre du Logement avance que la loi républicaine a été respectée.
>>> Et elle a raison, explique Laurent Guimier dans son Vrai-faux de l’info :
Le Code civil l’autorise en creux. Dans le Code civil, les restrictions au mariage sont précisées dans les articles 161, 162, 163 et 164 du Code civil. Deux types d’union sont interdits. D’abord les mariages "en ligne directe", donc avec son père, sa mère, ses grands-parents, ses arrière-grands-parents, ses enfants, ses petits-enfants, etc. Ensuite "en ligne collatérale", interdiction de se marier avec son frère, sa soeur, son oncle, sa nièce, sa tante ou son neveu. Rien donc sur les cousins, dont l’union est par conséquent autorisée.
Rien à voir avec l’inceste. A plusieurs reprises, dont la dernière fois sur LCP (voir vidéo ci-dessus), les adversaires de Christine Boutin ont évoqué des relations incestueuses, provoquant la fureur de l’ex-ministre. Là encore à raison. La qualification d’inceste, dans l’esprit du droit français, c’est une agression sexuelle commise par une personne de plus de 15 ans ayant un lien d’autorité avec la victime présumée. Les accusations d’inceste faites à Christine Boutin sont donc totalement infondées. Voire passibles de poursuites.
L'ancienne ministre a d'ailleurs menacé mercredi soir de poursuites judiciaires ceux qui continueraient à l'attaquer sur ce sujet :
L’écueil du Vatican. La très catholique Christine Boutin a tout de même dû surmonter un écueil de taille pour pouvoir se marier à son cousin. Si, comme elle le répète, la loi républicaine a été respectée, la loi de l’Eglise de Rome est plus restrictive. Deux cousins germains doivent en effet bénéficier d’une dispense papale pour pouvoir s’unir. "La seule restriction qui aurait pu exister, qui existait, c’était sur le plan religieux", a répondu mercredi sur LCP Christine Boutin, qui visiblement a obtenu la précieuse dispense.