Après quarante ans de carrière, Christine Boutin tourne la page. La présidente d'honneur du Parti chrétien-démocrate, pasionaria de la droite conservatrice et catholique, a annoncé samedi la fin de son combat politique démarré à 33 ans. Une vie publique qu'elle préfère aujourd'hui quitter la tête haute, malgré les railleries dont elle a souvent été victime. "Comprise ? Sans doute non, mais j'ai toujours été très claire", assure-t-elle mardi sur Europe 1.
"Pas audible" sur certains sujets. Ex-ministre du Logement (2007-2009) et candidate à l'Élysée en 2002, Christine Boutin s'était fait connaître à l'Assemblée en 1998 lors du débat sur le Pacs, dont elle avait incarné l'opposition. Anti-avortement, anti-Mariage pour tous, cette fervente religieuse s'est aussi intéressée à la prison, dont elle a toujours défendu les alternatives. Électron libre de la droite, elle avoue également partager la proposition portée par Benoît Hamon sur le revenu universel. "Mais ça, compte tenu de l'image que j'ai vis-à-vis des problèmes sociétaux, ce n'est pas audible", lance-t-elle dans Hondelatte raconte. "Ça dérange trop".
Quelques regrets. Fière de son parcours, Christine Boutin n'en conserve pas moins quelques regrets. Comme lorsqu'elle avait déclaré en 2014 que "l'homosexualité est une abomination". Une phrase qui lui avait valu une condamnation pour "provocation publique à la haine ou à la violence" en novembre 2016. "Je la regrette encore aujourd'hui, dans la mesure où elle blesse un certain nombre de personnes. Elle m'a sans doute porté tort, mais c'était à la fin de ma carrière", reconnaît-elle.
Une nouvelle vie tournée vers la religion. Décidée à se consacrer à la religion, Christine Boutin étudie désormais deux jours par semaine la théologie à Paris. "Je n'ai pas eu le temps, pendant cette vie politique qui a été très dense, de la nourrir par la raison et l'intelligence. D'où cette démarche", conclut-elle.