La présidente d'honneur du Parti chrétien-démocrate (PCD) Christine Boutin a dénoncé samedi un "dégueulis d'accusations" autour du harcèlement sexuel, estimant qu'elles risquaient d'"abîmer" les relations hommes-femmes, et a défendu la "grivoiserie" comme une composante de "l'identité française".
"Les débats actuels me passent par dessus la tête", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse à Rambouillet (Yvelines), où cette pasionaria de la droite conservatrice et catholique a annoncé sa démission de son mandat de conseillère départementale, mettant fin à 40 ans de carrière politique. "Je ne pense pas que cette espèce de torrent de révélations soit nécessaire", a affirmé l'ancienne candidate à la présidentielle, 73 ans, évoquant un "dégueulis d'accusations".
"J'aime bien la grivoiserie." Le "climat du moment" est "insupportable" et risque d'"abîmer profondément les relations entre les hommes et les femmes", a jugé l'ex-ministre du Logement. Pour Christine Boutin, il est regrettable que les femmes en viennent à avoir des "a priori" dès qu'elles reçoivent un compliment. "La grivoiserie fait partie de l'identité française et j'aime bien la grivoiserie", a-t-elle fait valoir.
En 2016 déjà, quand 17 anciennes ministres avaient dit "stop" au silence et à l'impunité autour d'histoires de harcèlement sexuel, Madame Boutin avait affirmé avoir "honte" de ses consœurs, "qui laissent entendre que les hommes sont des obsédés".
Multiplication des dénonciations. Dans la foulée de l'affaire Weinstein, du nom du producteur américain visé par une série d'accusations d'agressions sexuelles, aucun milieu social ou professionnel n'échappe depuis une semaine à la multiplication des dénonciations de harcèlement sexuel subi par des femmes.
Des accusations spécifiques ont émergé dans le monde politique : ont ainsi été visés, notamment, l'ex-ministre socialiste Pierre Joxe, l'ancien candidat à la présidentielle Jean Lassalle ou encore le député (LREM) de Moselle Christophe Arend. Les trois hommes ont rejeté ces accusations.