Ils étaient au coude à coude dans les sondages. C'est finalement l'alliance UMP-UDI qui devance le Front national au premier tour des élections départementales, selon les estimations de l'Ifop, partenaire d'Europe 1. Les candidats UMP et UDI rassemblent 27,5% des suffrages au niveau national, contre 25% pour le FN. Quant au Parti socialiste, sa défaite était annoncée : il obtient 21,4% des suffrages, d'après ces premières données.
Le pari semble donc gagné pour Nicolas Sarkozy, qui a repris les commandes de l'UMP depuis novembre. Même si l'essai reste à transformer au second tour : on saura alors combien de départements l'UMP et l'UDI parviennent à faire tomber dans leur escarcelle. D'autant que le Front national peut encore espérer la conquête d'un département dimanche prochain, tandis que la gauche tentera le tout pour le tout pour sauver les meubles.
• L'UMP en tête, devant le FN et le PS
Dans le détail, l'UMP et l'UDI sont en tête de ce premier tour avec 27,5% des voix, selon le ministère de l'Intérieur. Le Front national obtient 25% des voix. Quant au Parti socialiste, il réunit 21,4% des suffrages. Le Front de gauche obtient 4,7% des voix et Europe Ecologie-Les Verts 2%.
Le ministère de l'Intérieur comptabilisait à 3h15 lundi 220 élus - soit 110 binômes - pour la droite, 56 pour la gauche, 6 divers et 8 Front national, selon une nouvelle totalisation partielle. En voix, sur environ 70% des votants, le bloc droite obtenait environ 36,5% des voix, le bloc gauche 35,8% et le FN 25% des voix.
• Une abstention autour de 50%
Près d'un électeur sur deux a boudé les urnes dimanche. L'abstention avoisine donc les 50% (49,78%). C'est moins qu'au premier tour des cantonales de 2011 (55,68%) même si ce dernier scrutin ne concernait qu'un département sur deux, et avait donc bénéficié d'une médiatisation moindre. Ce niveau d'abstention est aussi inférieur à celui des européennes de 2014, mais très supérieur à celui des cantonales de 2008 (35,13%).
• Les réactions de Valls, Sarkozy et Le Pen
Peu après l'annonce des premières estimations, Manuel Valls s'est réjoui d'un "score honorable" de son camp. "L'extrême droite n'est pas la première formation politique de France", a également insisté le Premier ministre, la mine grave, appelant "tous les républicains à faire barrage à l'extrême droite au second tour".
Nicolas Sarkozy a salué le score de l'UMP, estimant que "dans un grand nombre de départements, les conditions d'un basculement massif en faveur de la droite républicaine et du centre sont réunies". Le président de l'UMP a réaffirmé la ligne du "ni-ni" dans les cantons où le FN affrontera le PS au second tour. "L'UMP n'appellera à voter ni pour le Front national, ni pour les candidats de gauche", a-t-il affirmé.
Quant à Marine Le Pen, elle s'est félicitée, sourire aux lèvres, d'un "vote massif pour le Front national, qui s'enracine élection après élection". "Sans implantations locales, le Front national réussit l'exploit de dépasser largement son score des européennes", a lancé la présidente du FN, qui a appelé Manuel Valls à démissionner.
• Les enjeux du second tour
Le second tour des élections départementales, dimanche prochain, devrait donner lieu à 1.536 duels, 314 triangulaires et même une quadrangulaire, en Haute-Vienne, selon les résultats communiqués par le ministère de l'Intérieur (hors Pas-de-Calais et Guadeloupe).
Le FN est parvenu à se hisser second tour dans plus de la moitié des 2.054 cantons. Il sera présent dans 772 duels, 297 triangulaires et l'unique quadrangulaire, soit dans plus de la moitié des cantons au total. Quant au PS et ses alliés, ils sont éliminés dans 524 cantons, a indiqué lundi Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement.
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