L'imbroglio juridique autour de Vincent Lambert, l'attente du verdict de l'urgentiste Nicolas Bonnemaison... L'actualité se charge de rappeler à François Hollande qu'il a promis une loi sur la fin de vie. Mais en coulisse, le chef de l'Etat freine des quatre fers sur le sujet.
"Plus que prudent". Officiellement, il n'y aura même pas de commentaire de l’Elysée ni de Matignon. Pas un mot sur aucune de ces deux affaires. Le dossier fin de vie est manié avec une infinie précaution. Un conseiller ministériel le confie même : "le président est plus que prudent sur le sujet depuis la crispation sur le mariage pour tous. Il veut avancer sans réveiller la colère des associations catholiques".
Pourtant, en coulisses, l’affaire Lambert et le procès Bonnemaison sont, dans l’entourage de Marisol Tourraine, ministre de la Santé, ou à Matignon, perçus comme un signal très positif, comme une preuve de plus que le statut quo n’est pas possible sur le sujet.
Atteindre la "transcendance". "Ce sujet doit absolument être abordé tranquillement, sans affrontement idéologique. Il faut atteindre une forme de transcendance", renchérit un pilier de la majorité. C’est d'ailleurs dans cette optique que l’Élysée a opté pour un député de droite Jean Leonetti et un de gauche, Alain Claeys, pour conduire une énième mission sur la fin de vie.
Débouchera-t-elle enfin sur une loi ? Du côté du groupe socialiste, lorsque l'on demande si le Parlement sera saisi du texte avant la fin de l’année comme prévu, voilà ce que l'on répond : "il ne faut pas être prisonnier d’un calendrier, ce n’est pas essentiel". Comme on nous l’explique a mot couvert : cette loi verra le jour, si un consensus se dégage politiquement et dans la société sur le sujet. Peut-être avant la fin du quinquennat.
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