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Handicap mental et aide à mourir : jusqu’où ira la loi ?

Mayalène Trémolet . 1 min

Les députés ont entamé mercredi en commission des Affaires sociales l'examen du texte sur la fin de vie, scindé en deux propositions de loi, l'une portant sur les soins palliatifs, et l'autre sur "l'aide à mourir". Sur ce dernier texte, les conditions d'accès inquiètent de nombreux soignants, notamment pour ce qui est des patients souffrant de maladies mentales.

Dix mois après avoir vu son examen interrompu par la dissolution, le texte sur la fin de vie fait son retour mercredi à l'Assemblée nationale, scindé en deux propositions de loi, portant l'une sur les soins palliatifs, et l'autre sur "l'aide à mourir". Si la proposition de loi sur les soins palliatifs, globalement consensuelle, devrait être adoptée sans difficulté, la seconde, qui légalise le suicide assisté - et, dans certains cas, l'euthanasie - avec de strictes conditions et sans employer ces termes, devrait donner lieu à d'intenses controverses.

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Le cas du handicap mental inquiète

Une affection grave et incurable qui engage le pronostic vital en phase avancée ou terminale, c'est le premier critère auquel s'ajoute la condition de souffrir de douleurs réfractaires ou insupportables. Des critères encore trop flous pour une partie des députés qui alertent sur la qualification des douleurs, craignant une extension à terme de l'accès à l'euthanasie.

Une crainte partagée par plusieurs associations, notamment dans le cas précis du handicap mental, Jean-Marie Le Méné, présidente de la Fondation Lejeune. "Ce qu'on aura à considérer comme bon pour les patients, adultes et responsables, sera bon également pour les maladies psychiatriques et pour les personnes handicapées. Il y a une inquiétude qu'on ressent au niveau des parents, il y a aussi une inquiétude des soignants. S'il faut que les personnes souffrant de trisomie 21 fassent aussi leur directif anticipé, qu'est-ce qu'ils vont écrire ?", questionne-t-il.

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Rapporteur du texte, Olivier Falorni rappelle que l'accès à l'aide à mourir, s'il était autorisé, nécessiterait aujourd'hui un discernement total, et ce, jusqu'au dernier moment, sans convaincre une partie des soignants et associations qui pointent du doigt l'extension rapide du droit à l'euthanasie à l'international. Ainsi, le mois dernier, l'ONU recommandait au Canada, dans un rapport, d'abroger l'aide à mourir pour les personnes dont le seul problème médical est une maladie mentale.