L’INFO. La loi de 2011 qui interdit l’exploitation par fracturation hydraulique du gaz de schiste pourrait être renvoyée devant le Conseil constitutionnel, a estimé mercredi le rapporteur public du Conseil d'État. Une petite victoire juridique des lobbies pétroliers. Mais l’avis du gouvernement reste tranché. Pour le moment.
>> Pour Caroline Roux, éditorialiste politique d’Europe 1, ce dossier est "une guerre de tranchées, un bras de fer, une bataille idéologique".
Argument, contre-argument. Au sein de l’exécutif, pas question pour le moment de bouger d’un iota sur ce sujet. Chaque semaine, pourtant, le débat rebondit au gré des études scientifiques et autres démonstrations économiques. Un rapport parlementaire, rendu public au début du mois, a même assuré qu’une exploitation propre était possible. Les défenseurs du gaz de schiste rappellent également que la bonne santé de l’économie américaine repose aussi en partie sur l’exploitation de ce gaz naturel. Mais ses pourfendeurs arguent qu’une récente étude d’une université américaine a prouvé que les puits d’eau potable sont contaminés à proximité des sites de forages.
La France, c’est "l’Arabie saoudite du gaz de schiste". La sentence est signée Arnaud Montebourg. Signe qu’au gouvernement, les avis ne sont pas si tranchés qu’il n’y paraît. Et le dossier restera d’actualité tant que la croissance ne sera pas au rendez-vous. Le ministre du Redressement productif en est le principal lobbyiste. Il a même remis un rapport à François Hollande : un prêt à l’emploi pour une exploration sans produits chimiques. Le protecteur de l’industrie française s’engouffre ici dans une faille politique : le président n’a jamais exclu l’idée d’une exploration propre. Mais s’il contente son ministre, François Hollande sait qu’il perdrait le soutien des écologistes, qui en font un point de rupture. Rien ne bougera donc avant les municipales de 2014.