"Je sais que tu serais touché". "Pierre Mauroy est aujourd'hui dans nos coeurs. Je sais que tu serais touché, Pierre, de voir toute cette foule rassemblée pour te rendre hommage. Merci Pierre. Ne t'inquiète pas, on continue". Des sanglots dans la voix, Martine Aubry a rendu un vibrant hommage à son père en politique, Pierre Mauroy, décédé vendredi à l'âge de 84 ans. Après un hommage national mardi aux Invalides
la dépouille de l'ancien Premier ministre a été transférée dans son fief de Lille, dont il fut maire pendant 28 ans, pour 48 heures de célébrations officielles.
"Merci Pierre. Ne t'inquiète pas, on continue" :
"Pierre était un homme du Nord". Devant près de 1.000 personnes réunies dans le grand carré de l'hôtel de ville, Martine Aubry a retracé la carrière de Pierre Mauroy, évoquant tour à tour le "remarquable Premier ministre" (1981-1984), "l'homme du réalisme économique" et le "visionnaire" à l'origine de "réformes modernes" (abolition de la peine de mort, dépénalisation de l'homosexualité, remboursement de l'IVG, décentralisation, etc.), mais aussi "l'exceptionnel maire de Lille" qu'il fut pendant près de trente ans (1973-2001). "Pierre était un homme du Nord (...). Plus que jamais le Nord se sent orphelin", a ajouté l'ancienne première secrétaire du PS, rappelant que Pierre Mauroy lui avait fait "le plus beau cadeau" : celui de l'appeler à ses côtés avant de lui permettre de lui succéder à la mairie de Lille en 2001.
Un hommage républicain. L'hommage républicain a débuté à 11h avec une interprétation du "Temps des cerises". Plusieurs personnalités socialistes, dont l'ancien Premier ministre Lionel Jospin, le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone, le président du Sénat Jean-Pierre Bel et le Premier secrétaire du PS Harlem Désir, entouraient la famille du défunt. Après la cérémonie, la dépouille de Pierre Mauroy devait être inhumée à Lille, au cimetière de l'Est, dans la plus stricte intimité.