La région et l’Etat, qui défendaient des projets concurrents pour le Grand Paris, ont enfin réussi à s’entendre. Signe du compromis, le nom de l’accord présenté mercredi par le ministre de la Ville Maurice Leroy et le président de région Jean-Paul Huchon : "Grand Paris Express", soit une fusion entre le projet étatique compris dans le "Grand Paris" et le concept régional, baptisé "Arc Express".
L’accord prévoit d’investir 32,4 milliards d'euros d'ici à 2025 pour la modernisation des réseaux de transports actuels, en particulier des RER, et la réalisation d'un métro automatique de rocade autour de Paris.
Deux projets étaient en concurrence, pour les transports de banlieue à banlieue : "Arc Express", un métro de 60 km en rocade, porté par la région, et la "Double boucle" de métro souterrain de 130 km pensée par le gouvernement, aussi appelée "Grand huit". C’est le projet "Arc express" qui est repris pour l’essentiel.
Une priorité pour Nicolas Sarkozy
Le Grand Paris étant érigé au rang de projet prioritaire par Nicolas Sarkozy, le gouvernement, soulagé d’être parvenu à un accord, ne manque pas de se réjouir, par communiqués. "Cet accord historique permet de répondre aux attentes immédiates des Franciliens concernant les transports en Ile-de-France", s’est félicité le ministre Maurice Leroy. Pour sa consœur Valérie Pécresse, cet accord "pose l'acte 1 d'une vraie révolution des transports en Ile-de-France pour le plus grand bénéfice des usagers".
"Après plusieurs mois d’opposition, Jean-Paul Huchon a enfin décidé de prendre en considération l’intérêt des Franciliens en reconnaissant le bien-fondé du projet lancé par le président de la République", ajoute la ministre. C’est justement le problème pour le président socialiste d’Ile-de-France, qui a bien du mal à faire accepter le projet à sa propre majorité.
Les Verts refusent de ratifier l'accord
Mardi, Jean-Paul Huchon, qui préside également du Syndicat des transports franciliens (Stif), était déjà engagé dans des discussions serrées avec sa majorité (PS-FG-Verts-DVG), et plus particulièrement avec Jean-Vincent Placé, vice-président EELV, chargé des Transports.
Les Verts n’ont d’ailleurs pas ratifié l’accord. Dans un communiqué, Jean-Vincent Placé et Cécile Duflot dénoncent un "projet déconnecté des urgences", qui ne prévoit "pas assez de gares". Pour eux, la signature de cet accord est le signe que "la région accepte que la compétence transport soit reprise en main par l’Etat à travers une Société du Grand Paris gouvernée sans les élus franciliens". Derrière le compromis, la polémique subsiste.