Malgré des chiffres en baisse, la délinquance à Paris reste «structurellement élevée», constate Laurent Nuñez
Dans un communiqué de presse diffusé en début de semaine, la préfecture de police s'est félicitée de "résultats remarquables". Un bilan contrasté cependant dans la capitale, comme le nuance Laurent Nuñez, le préfet de police de Paris. Invité de la Grande interview Europe 1 - CNews, il détaille les progrès des forces de police.
Un bilan contrasté. C'est ce qui ressort des derniers chiffres sur la délinquance publiés par la préfecture de police en début de semaine. Moins 10% d'atteintes aux biens en 2024, moins 3% d'atteintes aux personnes à Paris et petite-couronne mais une explosion des homicides et tentatives d'homicides.
Invité de la Grande interview Europe 1 - CNews ce vendredi matin, Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, se félicite malgré tout des progrès des forces de l'ordre : "La délinquance reste toujours très élevée dans l'agglomération parisienne, évidemment. Mais quand les chiffres sont bons, quand ils baissent, c'est le travail des policiers qu'il faut saluer", explique-t-il au micro de Romain Desarbres.
Progrès sur la lutte contre les cambriolages
Pourtant à Paris intra-muros, 34 meurtres ont été recensés, soit une augmentation de 36% par rapport à l'année 2023. À cela, il faut ajouter les 187 tentatives d'homicides, une augmentation de 33%. Si Laurent Nuñez partage ce constat, il invite à relativiser : "Je vous invite à aller voir ce qui se passe dans quatre départements d'Ile-de-France. Il y en a où ces chiffres baissent significativement."
"Ce que je constate aussi, c'est que la délinquance baisse sur des items qui sont importants pour tous les habitants de l'agglomération. Par exemple pour les cambriolages de logement, les home-jacking, ces saucissonnages extrêmement violents à domicile, ils baissent de 11 %. On a un taux d'élucidation qui est de 43 %, ça veut dire un cas sur deux. On élucide l'affaire, on démantèle des équipes qui ne pourront pas recommencer", détaille-t-il.
Un effet JO ?
Le préfet de police de Paris précise également que ces baisses de la délinquance ont commencé dès l'année 2023-2024, soit avant les Jeux olympiques. Pas "d'effet JO" donc, même si les résultats montrent que la présence policière dans certains secteurs clés a fait drastiquement baisser le nombre de certains délits, comme les vols à la tire ou les escroqueries sur des lieux touristiques comme le champ de Mars et le Trocadéro.
"En 2024 par rapport à 2023, sur ce périmètre-là, sur ce secteur, il faut quand même savoir que les vols avec violence ont baissé de 70 %, les escroqueries de 30 %. Encore une fois, bien sûr qu'il reste encore un phénomène. Mais il se réduit et nous allons continuer l'action pour l'éradiquer totalement", conclut-il.