Mettre le Parti socialiste en ordre de bataille pour l’élection présidentielle de 2012 : c’est le but de la mue engagée depuis quelques mois rue de Solferino. Les premiers éléments du rapport sur la rénovation du PS, rédigé par Arnaud Montebourg, ont commencé à filtrer lundi. Avant d’être remis officiellement mardi à la direction du PS et notamment à sa Première secrétaire, Martine Aubry, qui avait convoqué pour l'occasion une réunion extraordinaire.
Que contient ce rapport ? Une série de principes déjà votés en octobre dernier par les militants mais qui ont fait l’objet d’une synthèse pour intégrer toutes les sensibilités. Revue de détails de ce qu'Arnaud Montebourg a qualifié de "machine à gagner".
Les candidats aux primaires. Pour éviter "un trop grand nombre de candidats", un système de parrainage, par des élus socialistes, pourrait être mis en place. Mais les primaires organisées par le PS seront ouvertes aux "partis frères", à commencer par les écologistes, forts de leur score aux dernières élections régionales.
Les "électeurs". Pour choisir ce candidat à la présidentielle de 2012, le texte d’Arnaud Montebourg propose d’ouvrir les primaires "le plus largement" possible aux citoyens de gauche. Inscrits sur les listes électorales, les "électeurs" devront simplement signer "une déclaration sur l'honneur" et faire un don symbolique, minime. "C'est une révolution politique dans notre pays que nous sommes en train d'imaginer", a assuré Arnaud Montebourg.
Le calendrier. Deux bornes ont été fixées dans le rapport : la campagne pour la présidentielle doit démarrer après les cantonales de fin mars 2011 et la désignation ne pourra aller au-delà du mois d'octobre.
Mais Arnaud Montebourg a fait savoir mardi, à l'issue du Bureau national, qu'une échéance à "l'automne" 2011 était privilégiée. François Hollande a plaidé au contraire pour une désignation plus précoce, de façon à ne pas laisser Nicolas Sarkozy seul en piste pendant le G20, dont il prendra la présidence en novembre prochain. "Je propose que le nom [du candidat] soit connu avant l'été 2011, c'est-à-dire au mois de juin", a indiqué l'ancien premier secrétaire du PS.
La question est ultra-sensible puisque parmi les présidentiables, se trouve Dominique Strauss-Kahn, actuellement en poste au FMI.
Le non-cumul des mandats. "Tout candidat au renouvellement de son mandat de parlementaire" devrait "s'engager à renoncer" à son mandat d'exécutif local, pose le rapport, suivant la ligne fixée par Martine Aubry. Mais, face à la colère d’élus qui montent, le rapport Montebourg prévoit un délai pour s’adapter.
L’éthique. Au-delà des questions purement électorales, le rapport précise que le PS devra se doter d’une "Haute autorité" pour "faire respecter les règles d'éthique". Sa principale caractéristique : elle devra être indépendante de la direction du PS.