La patronne du Front national, qui caracole dans les sondages, réussit à faire adhérer de plus en plus de militants. Aujourd'hui, il y aurait un peu plus de 30.000 cartes à jour. La nouvelle direction du parti affirme que depuis le congrès de Tours, le 15 janvier dernier, 5.000 adhésions supplémentaires ont été enregistrées.
Et les profils de ces nouveaux adhérents sont très variés, des ex-sympathisants UMP ou PS, en passant par des patrons, des ouvriers, des jeunes, des retraités et même des syndicalistes, selon l'enquête menée par Europe 1.
"J’ai été sensible au discours du FN"
A l’instar de Fabien Engelmann, ancien syndicaliste CGT, qui a adhéré au FN à l'automne dernier. Pour lui, la formation de Marine Le Pen est le seul parti capable de défendre les travailleurs. "J’ai été sensible au nouveau discours du Front national et de Marine Le Pen. (…) J’ai plein d‘amis autour de moi qui ont toujours voté à gauche, voire communiste. Ils me disent que j’ai fait le bon choix et ils vont certainement voter pour Marine Le Pen".
Cet ancien syndicaliste CGT explique ce qui l’a séduit dans le discours du FN :
Pour beaucoup de sympathisants, le Front national s'est approprié les thèmes de la gauche dans le domaine économique mais aussi dans le social. Chantal, par exemple, est à la recherche d'un emploi et se voit très bien voter Front National : "on est déçu de la droite, déçu de la gauche. Donc maintenant, on attend beaucoup de Marine pour le peuple qui souffre de la faim, de l’emploi".
Un attrait pour le parti qui se confirme un peu partout en France. La fédération des Bouches-du-Rhône revendique 3.000 cartes à jour. Selon un permanent, 300 adhésions ont été enregistrées en un mois. Dans les Alpes-Maritimes, la deuxième fédération de France, le nombre de nouveaux militants a été multiplié par trois.
Si tous ces chiffres demeurent invérifiables, les spécialistes de l'extrême droite confirment eux aussi cette tendance.