Lille et seulement Lille. Il était vain d’attendre le moindre commentaire de Martine Aubry sur la politique nationale jeudi soir, lors des veux de la maire de Lille à ses administrés. Et pour cause. Depuis son départ du premier secrétariat du PS mi-septembre, est restée fidèle à sa nouvelle ligne de conduite : discrétion au plan national et focalisation sur les affaires lilloises. "Ce qui fait notre force ici, c’est que nous partageons tous la même passion pour notre ville, pour notre région", a-t-elle encore lancé jeudi soir.
Ses proches ont de l’ambition pour elle. Pour autant, à entendre ses proches, Martine Aubry se tient prête. Certains, comme Gilles Pargneaux, sont même carrément affirmatifs. "L’expérience que Martine Aubry a pu acquérir au fil des ans, permettra à ce quinquennat de François Hollande de réussir", prophétise ainsi le président de la Fédération socialiste du Nord, interrogé par Europe 1. "Dans une difficulté économique et sociale aussi lourde, on a besoin de Martine Aubry. Je pense qu’elle en a aussi la volonté." Voilà qui est dit.
Matignon, rien que Matignon. Reste à savoir, en cas de retour de Martine Aubry, à quel poste pourrait être nommée la maire de Lille. Après l’élection présidentielle, c’était Matignon ou rien. Et la nomination de Jean-Marc Ayrault au poste avait précipité la retraite nordiste de l’ex-première secrétaire du PS. Aujourd’hui, rien n’a vraiment changé, et Martine Aubry se tient prête à remplacer l’ancien maire de Nantes. "Mon objectif dans la vie n’est pas, comme d’autres, d’être Premier ministre. Mais si un jour c’est là où je me sens le plus utile, pourquoi pas ?", glissait-elle à Paris Match à la fin du mois de septembre.
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Une encombrante mise en examen. Mais avant d’envisager le moindre come-back, Martine Aubry doit d’abord obtenir l’annulation de sa mise en examen dans un dossier de l’amiante. Cela pourrait être imminent, puisque à la mi-décembre, le parquet de Paris s’était dit favorable à l’annulation de cette mise en examen pour celle qui est poursuivie en tant qu’ex-directrice des relations du travail (DRT) du ministère du Travail entre 1984 et 1987.
En attendant, Martine Aubry a aussi une autre tâche : mener à bien la mission sur les relations franco-chinoises que lui a confiée Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères. La maire de Lille se rend d’ailleurs à Pékin à la fin du mois de janvier. Comme quoi une discrétion au plan national n’empêche pas d’agir à l’international.