L'INFO. "Il n’a jamais donné son consentement pour être sur la liste du FN". Quand Europe1.fr l'avait interrogé sur cette situation ubuesque, Marie-Sophie Mozziconacci, tête de liste "Nous citoyens de Puteaux" (DVD) aux élections municipales de mars dernier, ne cachait pas sa stupéfaction. Son inscription avait en effet été rejetée par la préfecture car l’un de ses colistiers était déjà inscrit sur une autre liste, sans même le savoir : celle du Front national. Elle avait donc déposé un recours. Et samedi, la justice lui a donné raison en annulant l'élection de Gérard Brazon, l'unique conseiller municipal Front national de Puteaux.
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"Une manœuvre", qui "a altéré les résultats du scrutin". Le tribunal administratif de Cergy-Pontoise a considéré que la présence involontaire de cet homme sur la liste FN était "une manoeuvre", qui "a altéré les résultats du scrutin et permis la proclamation du candidat figurant en tête d'une liste irrégulièrement constituée". Pour prouver sa bonne foi, le candidat avait fourni au tribunal plusieurs attestations antérieures à l'élection ainsi qu'une analyse graphologique de sa signature pour prouver sa bonne foi.
"Je suis outré que l'on puisse mettre en doute ma bonne foi." Une analyse que conteste fortement Gérard Brazon, qui a mis en ligne un communiqué sur le site de la fédération départemental du FN : "Ce monsieur en effet, avait signé auparavant chez cette candidate. Pourquoi ne m'a t-il pas signalé ce fait ? Manipulation, bêtise, ou simple oubli ? Je suis outré que l'on puisse mettre en doute ma bonne foi. Scandalisé que l'on ne m'ait pas entendu ni qu'il y ait eu une confrontation entre moi et ce colistier oublieux si ce n'est indélicat". Et le désormais ancien conseiller municipal d'assurer que "s'il m'avait signalé qu'il était déjà signataire, j'aurais refusé sa proposition".
Le tribunal a en revanche rejeté la demande d'annulation totale de l'élection : les conseillers municipaux de Puteaux, dirigé par le maire UMP, Joëlle Ceccaldi-Raynaud, siégeront donc à 42 au lieu de 43. Les parties concernées ont un mois pour faire appel.