>> Le 5 octobre 2012, Pierre Mauroy avait convié Europe 1 à la Fondation Jean Jaurès, où il avait commencé sa carrière politique à la SFIO, avec Guy Mollet. Un lieu symbolique pour lui.
"Ma première fois à la mer, un choc". A cette occasion, celui qui fut le premier chef d'un gouvernement socialiste sous la Ve République avait raconté ses plus beaux souvenirs, comme ce jour où il a découvert la mer, en 1941 : "c’était la débâcle. (...) En vélo, avec les Allemands derrière nous, ce qui nous donnaient des forces pour pédaler, je finis par voir la mer pour la première fois. Cela m’a fait un choc. Cette limpidité, cette beauté, au milieu du désordre…"
"Thatcher m’était agréable". Pierre Mauroy, au cours de sa longue carrière politique, a croisé nombre de grands dirigeants de la planète. L'une d’entre eux l’a particulièrement marqué. "J’ai sympathisé avec Margaret Thatcher. Cela a demandé du temps. Mais je voulais mon tunnel (sous la Manche, Ndlr) ! Il fallait faire des grands travaux, cela faisait des milliers d’ouvriers utilisés. Mais elle n’en voulait pas… Au final, il a fallu beaucoup négocier", reconnaissait-il. Avant de conclure, dans un sourire : "elle m’était agréable cette conservatrice".
"Mitterrand était enragé de politique". Si homme est indissociable du parcours politique de Pierre Mauroy, c’est bien François Mitterrand. Son ancien Premier ministre s’est souvenu de leur première rencontre. "Je menais la rébellion au sein de la SFIO. Je me suis demandé qui pouvait apporter le changement. Plus Guy Mollet… Donc je me suis dit que je devais aller vers François Mitterrand, que je ne connaissais pas. On a eu une discussion rude sur sa relation avec Bousquet, car je ne pouvais pas l’admettre", assure-t-il, avant d’entrer davantage dans le détail de leur relation. "Il m’avait parlé de sa maladie dès 1980. Mais il était enragé de politique…"
>> Pour évoquer le trentième anniversaire de l’accession au pouvoir de François Mitterrand, ce "délire d’enthousiasme", Pierre Mauroy était revenu dans nos studios, le 10 mai 2011.
"Fier d’avoir réalisé 93 de ses 110 propositions !" Après l’annonce des résultats, et alors que le doute avait été présent toute la semaine précédent le second tour du scrutin, Pierre Mauroy a dû attendre pour retrouver son "champion". "Je le retrouve à minuit. Il revenait de Château-Chinon. Il me dit : 'alors ça y est ?' 'Oui, vous êtes président de la République', lui ai-je répondu. 'Et vous, vous êtes Premier ministre', m’a-t-il rétorqué", s’est-il souvenu.
Quant au programme de François Mitterrand, qui comptait 110 propositions, c’est lui qui en a ensuite été le maître d’œuvre, actant les priorités : "la décentralisation, après cela a été les nationalisations puis l’abolition de la peine de mort." Et de conclure : "je suis fier d’avoir réalisé 93 de ses 110 propositions !"
Mauroy : le 10 Mai, "un délire d’enthousiasme"par Europe1fr>> Avec ce ton caustique qui le caractérise, Guy Carlier, le 22 octobre 2012, s’était amusé à brosser le portrait de celui qu’il avait surnommé « le Pharaon des terrils », en hommage aux racines nordistes de Pierre Mauroy..
"Comme les terrils, Pierre Mauroy est massif et pyramidal. Mais surtout, il semble avoir été construit par la classe ouvrière. Parce qu’il n’y a plus que lui au Parti socialiste à avoir les larmes aux yeux quand il parle des émeutes de Fourmies", estimait notre chroniqueur, qui voyait en lui "le symbole des espoirs de 1981"
Le Pharaon des terrilspar Europe1fr