L’INFO. Il a dû pousser un ouf de soulagement. Mercredi, le bureau du Sénat a rejeté la demande de levée de l’immunité parlementaire de Serge Dassault, inquiété dans une affaire de suspicions d'achats de votes à Corbeil-Essonnes. "Le bureau du Sénat a examiné aujourd'hui la demande de levée d'immunité parlementaire du sénateur Serge Dassault et a rejeté, par 13 voix contre 12, et une abstention, la demande portant sur la possibilité d'un placement en garde à vue", a commenté la présidence de la Haute Assemblée. Mais une question demeure : les sénateurs de gauche étant majoritaires, qui a bien pu "sauver" l’industriel ?
"Deux voix de gauche ont manqué à l’appel, ce qui est consternant". Le raisonnement est purement mathématique. Le bureau du Sénat est composé de 26 membres, réunis à huis clos et dont le vote est secret : neuf sénateurs PS, dont le président Jean-Pierre Bel, trois communistes, un écologiste, un radical de gauche, dix UMP, deux UDI-UC, soit un total de 14 sénateurs issus de la majorité. Ce qui signifie que deux élus de gauche ont voté contre ou se sont abstenus. "Deux voix de gauche ont manqué à l’appel, ce qui est consternant", a confirmé le groupe PS du Sénat dans un communiqué. Pierre Laurent, patron du PCF et sénateur, a quant à lui qualifié "d’indignes" ceux qui ne se sont pas prononcés pour la levée de l’immunité.
Refus de la levée de l'immunité de #Dassult : Les senateurs de gauche qui ont manqué à ce vote sont indignes! #senat#pcf— Pierre Laurent (@plaurent_pcf) 8 Janvier 2014
C’est pas moi, je vous jure. Dans les différentes familles, l’heure est à la justification. Les trois communistes l'ont votée, a ainsi assuré la présidente de leur groupe Eliane Assassi, qualifiant de "grave" la décision du bureau. "J'ai voté la levée", a également affirmé l'écologiste Jean Dessessard. "Très surprise", Marie-Noëlle Lienemann (gauche du PS) a assuré qu'il n'y avait "pas eu de loupé chez les socialistes" et "que chacun d'entre nous a vu le bulletin de l'autre". "J'ai voté la levée de cette immunité, comme je l'avais déjà fait lors de la première demande de la justice en juillet", a renchéri François Fortassin (RDSE, à majorité radical de gauche). Si la levée avait été accordée, les magistrats du pôle financier de Paris, Serge Tournaire et Guillaume Daïeff, auraient pu placer le sénateur de 88 ans en garde à vue.
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