L'INFO. L'annonce de la candidature de Marion Maréchal-Le Pen pour les élections régionales en Provence-Alpes-Côte d'Azur a engendré de la fébrilité à l'UMP. Celle qui mènera la liste du Front national après le retrait de son grand père se retrouvera face à Christian Estrosi, désigné mardi par Nicolas Sarkozy pour mener la bataille. Et si c'est un poids lourd de l'UMP qui est envoyé au feu, c'est bien parce que cette candidature de Marion Maréchal-Le Pen est redoutée à droite.
"Avec elle, c'est plus sournois à cause de son côté angélique". Une inquiétude résumée en une phrase par un élu UMP du sud : "Marion Maréchal-Le Pen, ce n'est pas un cadeau. On aurait préféré le vieux". Car contrairement au président d'honneur du FN, la petite fille, elle, ne dérape pas. "Jean-Marie Le Pen n'aurait pas été un candidat facile, mais avec elle c'est plus sournois à cause de son côté angélique", explique un sarkozyste.
"Le Coca-Cola zero, cela reste du Coca-Cola…" Pas forcément une bonne nouvelle, donc, pour le député du Vaucluse, Julien Aubert, interrogé par Europe 1 : "Jean-Marie Le Pen a des aspects caricaturaux, que Marion Maréchal-Le Pen n'a pas. Elle est beaucoup plus fine, beaucoup plus habile. Elle a du talent et ne fait pas d'erreur, c'est certain. Maintenant, le Coca-Cola zero, cela reste du Coca-Cola…"
Une campagne "vigoureuse et difficile". Rappeler que Marion Maréchal-Le Pen n'est qu'une version allégée du grand père, c'est l'idée en cour à l'UMP. Autre piste : assurer qu'elle est trop jeune - elle a 25 ans, ce qui fait d'elle la plus jeune députée de l'histoire de la Ve République - pour gérer une région. Un sarkozyste espère aussi qu'"elle sera plus facile à déstabiliser sur le fond". Hervé Mariton, le député de la Drome (photo), prévoit en tout cas une campagne "vigoureuse et difficile" : "Marion Maréchal-Le Pen est, d'évidence, une adversaire difficile. Il faut faire face à la situation et gagner quelque soit la situation. Cela veut dire que nous devons être extrêmement performants dans les équipes que nous présentons."
C'est donc à Christian Estrosi de relever ce défi. "Le problème, c'est que Marion Maréchal-Le Pen peut attirer un électorat droitier qui n'aurait jamais voté Jean-Marie Le Pen", s'inquiète un cadre. Et il n'est pas le seul : à l'UMP, certains ont un temps espéré qu'il y aurait une liste dissidente conduite par le grand père.
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