Pour le Rassemblement national, c'est la douche froide. Le parti de Marine Le Pen n'a remporté aucune région lors des élections régionales de dimanche, et est même en recul partout, avec une forte abstention chez ses électeurs. Symbole de cette soirée à oublier, la région PACA. Alors que le RN y plaçait beaucoup d'espoir, son candidat Thierry Mariani s'est finalement incliné face au LR Renaud Muselier. Une déroute importante et qui pose question, à dix mois de la présidentielle.
Marine Le Pen n'a pas réussi à mobiliser ses électeurs
L'appel de Marine le Pen à la mobilisation de ses électeurs n'aura donc pas suffi. L'échec du premier tour s'est vérifié au second. Mais dimanche soir, au siège du parti, on se refusait à y voir une autre explication que celle de l'abstention. Une "désaffection civique historique" a déploré Marine le Pen dans un très brève allocution. La candidate à la présidentielle s'est tournée rapidement vers 2022, et a donné rendez-vous aux Français pour "construire l’alternance dont la France a besoin".
Mais cet échec aux régionales contrarie sa dynamique, alors que Marine Le Pen avait fait de ces élections un marche-pied pour 2022... Avant, ces derniers jours, de vouloir décorréler les deux scrutins. "Cela ne fragilise pas, mais ça n’aide pas", explique un cadre du parti à Europe 1.
La "normalisation" du parti en question
Cette défaite questionne aussi la stratégie de la fille de Jean-Marie Le Pen, et notamment la fameuse "dédiabolisation", ou normalisation du parti engagée depuis maintenant 10 ans, et qui a déjà commencé à diviser durant l'entre-deux-tours.
Mais un proche de Marine le Pen l'assure : "On ne changera pas la ligne". De quoi toutefois nourrir les discussions lors du congrès du parti, qui se tient à Perpignan dès ce week-end.