Affaire Bygmalion : fixé sur son sort jeudi, Nicolas Sarkozy continue de se consacrer aux Républicains

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© FAYEZ NURELDINE / AFP
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Aurélie Herbemont avec AFP, édité par Romain David
Alors que la cour d'appel de Paris doit décider si l'ancien chef de l'Etat sera renvoyé ou non en correctionnelle dans cette affaire de fausses facturations, l’intéressé, peu loquace sur ses problèmes judiciaires, continue de s’intéresser de très près à l'avenir de sa famille politique.

Nicolas Sarkozy doit être fixé jeudi sur son sort dans l'affaire Bygmalion. La cour d'appel de Paris se prononce dans la matinée sur les recours déposés par l'ancien président de la République, recours visant à faire annuler son renvoi en correctionnelle pour "financement illégal de campagne électorale".

"On se prépare à tous les scénarios". Cette décision, qui devait être rendue le 20 septembre, a déjà été reportée une première fois. "On se prépare à tous les scénarios", confie à Europe 1 un proche de Nicolas Sarkozy, y compris au scénario du pire, à savoir une validation par la justice de son renvoi en correctionnelle. Néanmoins, une telle décision n'empêcherait pas l'ancien chef de l'Etat de continuer à se battre pour éviter un procès. Nicolas Sarkozy pourrait ainsi encore déposer des recours devant la cour de cassation.

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Plus de 20 millions d'euros de dépenses en trop. L'ancien président de la République est poursuivi pour avoir dépassé le plafond autorisé des dépenses électorales de plus de 20 millions d'euros alors qu'il avait été informé d'un risque de dérapage, ce qu'il réfute. La facture totale s'était envolée à plus de 42,8 millions d'euros, soit près du double du seuil autorisé fixé à 22,5 millions. Douze des treize autres protagonistes renvoyés pour complicité de "financement illégal de campagne électorale" ont également fait appel. Lors de l'examen de ses recours, le 16 mai, l'avocat général a demandé à la chambre de l'instruction de la cour de confirmer intégralement les poursuites.

Une éventuelle saisine du Conseil constitutionnel. Thierry Herzog, l'avocat de Nicolas Sarkozy, a aussi soulevé une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) en défendant que l'ancien président a déjà été condamné définitivement en 2013 par le Conseil constitutionnel pour ce dépassement du plafond. Mais cette sanction, intervenue avant la révélation des fausses factures de l'agence de communication Bygmalion, portait sur un dérapage, bien inférieur, de 363.615 euros. La cour d'appel doit dire aussi jeudi si elle transmet ou non à la Cour de cassation cette QPC, en vue d'une éventuelle saisine du Conseil constitutionnel. Dans l'affirmative, cette hypothèse suspendrait la décision sur le renvoi en correctionnelle.

L'éminence grise de LR. Dans l'intimité, l'ancien locataire de l'Elysée parle peu des échéances judiciaires qui l'attendent à en croire son entourage, pas même avec les nombreux élus qu'il reçoit, et avec qui il préfère toujours parler de politique. Devant un jeune élu qu'il a vu récemment, il a évoqué les difficultés de Laurent Wauquiez à rassembler à droite : "Wauquiez trouve que les gens sont difficiles à gérer ? Mais lui, est-ce qu'il était facile à gérer ?", a ironisé celui qui garde un œil très attentif sur sa famille politique. Il n'hésite pas non plus à se rendre en terrain miné : le 16 novembre, Nicolas Sarkozy est attendu à Nice aux côtés des frères ennemis de la Côte d'Azur : Christian Estrosi et Eric Ciotti. Un des amis de ses amis s'en amuse : "c'est le seul à droite qui peut faire cohabiter des gens qui se détestent".