À gauche, si Sandrine Rousseau ou Olivier Faure ont exprimé leur souhait de voir le nouveau ministre des Solidarités, Damien Abad, quitter le gouvernement, les attaques sont inhabituellement mesurées. Il faut dire que la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (NUPES) créée autour de Jean-Luc Mélenchon a elle-même dû faire face à des accusations de violences sexuelles. Elles concernaient le militant Taha Bouhafs, désinvesti de sa circonscription, par son propre parti il y a quelques semaines.
La grande cause du quinquennat mise à mal
Chez Les Républicains (LR), plusieurs élus sont satisfaits de ne plus compter Damien Abad parmi eux, sans pour autant appeler à sa démission. "Que ses nouveaux amis le défendent", se défausse un député. Même son de cloche chez Christian Jacob : "C’est à lui, en son âme et conscience, de se regarder dans la glace et de savoir ce qu’il a à faire", déclare le président de LR.
Plus politique, Marine Le Pen, y voit le moyen d’attaquer Emmanuel Macron : "Difficile d’imaginer qu’il ne savait pas... Mais il n’a pas pu résister à faire un coup en débauchant un joueur de l’équipe adverse", affirme la présidente du Rassemblement national, avant de mettre en avant le décalage supposé entre le discours du président et ses actes, les violences faites aux femmes ayant été érigées par le chef de l’État, comme la grande cause du premier quinquennat.
Quant à Éric Zemmour, il s’est dit "dubitatif" et "méfiant" sur les méthodes de Mediapart, qui a dévoilé l’affaire. Sur CNews, le président de Reconquête a affirmé être "très mal à l’aise" face aux accusations à l’encontre de Damien Abad. "Il s’est défendu, il dément, il n’a pas été condamné par la justice. Il n’y a même pas eu de procédure", explique Éric Zemmour.