Invité du Grand rendez-vous d’Europe 1 dimanche matin, Amélie de Montchalin a été interrogée sur les écarts de salaire qui existent toujours au sein de la fonction publique. "C’est intolérable", a d’abord lancé la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques. Dans la fonction publique, il y a 13% d'écart salariale entre les femmes et les hommes. Amélie de Montchalin a ensuite détaillé les mesures du plan qu’elle veut mettre en œuvre.
Chaque ministère doit présenter un "plan de progrès"
"Pendant des années, on nous a présenté des diagnostics pour nous expliquer pourquoi il y avait des écarts de salaires, pourquoi il n’y avait pas de femmes aux postes à responsabilité et pourquoi il y avait deux tiers de femmes agents publics mais un tiers seulement aux postes de direction. Ça suffit", a déclaré la ministre. Elle demande désormais des actions concrètes : "J’ai demandé à chaque ministère de présenter un plan de progrès. Le diagnostic on le connait, maintenant vous nous dites concrètement ce que vous allez faire". Arriver à la parité, "c’est possible, mais ça demande de la méthode", a-t-elle insisté. Chaque ministère a rendu son plan vendredi.
Des sanctions pour les ministères hors des clous
Amélie de Montchalin a également annoncé que les ministères qui ne respecteraient pas leur "plan de progrès" serait sanctionné : une amende à hauteur de 1% de la masse salariale brut du ministère. "Une arme nucléaire", selon elle. Elle a également assuré que les résultats des différents ministères seraient publiés, au nom de la transparence, mais elle a refusé dimanche de nommer les mauvais élèves. "Evidemment, c’est plus dur pour le ministère des Armées d’avoir des femmes à parité aux postes à responsabilité. Mais Florence Parly se démène matin, midi et soir pour faire venir des femmes et retrouver de l’attractivité", s’est-elle défendue.
La somme des différentes amendes représente "une petite dizaine de millions d’euros qui se cumule". "Cet argent est mis dans un fond unique pour ceux qui ont des projets et des problèmes de financement", a indiqué Amélie de Montchalin.
Une "directrice ou un directeur de la diversité" au niveau interministériel
"Tout cela sera suivi à très haut niveau par une directrice ou un directeur de la diversité au niveau interministériel", avec un référent dans chaque ministère. "Nous allons suivre les choses de manière continue, à haut niveau", a-t-elle enfin assuré.