Sébastien Chenu, porte-parole du Rassemblement national (ex-FN), a estimé jeudi que son parti, confronté à une saisie de deux millions d'euros d'aide publique dans le cadre d'une affaire d'assistants présumés fictifs d'eurodéputés, a obtenu environ "500.000 euros" de dons. "Aujourd'hui le compte n'y est pas. On est, je pense, à un peu plus de 500.000 euros", a déclaré le député du Nord sur franceinfo. La campagne d'appel aux dons du RN avait été lancée le 8 juillet.
"Système de détournement de fonds organisé". Les juges financiers parisiens ont ordonné la saisie de deux millions d'euros fin juin. Le RN, qui risque la cessation de paiement, a fait appel, qui n'est toutefois pas suspensif. Une audience doit avoir lieu lundi devant la chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Paris. Dans leur ordonnance, dont l'AFP a obtenu une copie, les juges Renaud Van Ruymbeke et Claire Thépaut évoquent l'endettement du parti pour justifier la saisie, craignant que la subvention ne serve qu'à rembourser des emprunts et soit indisponible pour recouvrer d'éventuels dommages.
Les deux juges estiment avoir "réuni de nombreux indices" montrant que le Front national (désormais RN), "de manière concertée et délibérée, a organisé le système de détournement de (…) fonds européens à son profit". "Deux juges archi-politisés", a dénoncé Sébastien Chenu, les accusant de mener "une guerre tout à fait personnelle et politique contre le Rassemblement national". "François Bayrou (président du MoDem, ndlr) a exactement la même problématique que nous (sur) les assistants parlementaires européens. Il n'y a toujours pas de juge désigné pour instruire cette affaire-là, il y a deux poids deux mesures", a-t-il fustigé.