La crise du Covid-19 a révélé la dépendance française aux importations. Masques, médicaments, semi-conducteurs … les pénuries s'enchaînent depuis le début de la pandémie en France et en Europe. Une situation catastrophique pour Arnaud Montebourg, explique-t-il lors du "Grand Rendez-vous" d'Europe 1/Cnews/Les Echos.
"Je suis stupéfait de voir que l'on a donné les clés de nos usines aux autres et qu'ils les ont installées ailleurs depuis 30 ans", s'est énervé Arnaud Montebourg. Avant de poursuivre : "En France, quand vous dépensez 10 milliards d'euros d'importations de médicaments destinés à l'endormissement pour les opérations chirurgicales, vous ne croyez pas qu'on pourrait construire plutôt 10 usines pour fabriquer un médicament parfaitement compétitif (ndlr : sur le sol français) ?", se demande l'entrepreneur.
"C'est l'œuvre complète du macronisme"
Ancien ministre de l'Economie, du Redressement productif et du Numérique lors du quinquennat de François Hollande, Arnaud Montebourg pointe la stratégie de destruction des services publics depuis une dizaine d'années. "Regardez les pertes et les dégâts en 15 ans : ArcelorMittal, Alstom, Lafarge, Alcatel, Essilor, le dernier en date, Suez… On a failli perdre EDF. Et le prochain, c'est Engie."
Pour l'ancien député, "le Made in France, c'est cette destruction là", assure-t-il avant d'ajouter : "Ce sont les œuvres complètes du macronisme. (…)Pour moi, Emmanuel Macron est le vendeur de la France en pièces détachées. C'est un banquier d'affaires et il fait des deals en pensant que c'est bon pour la France."
"Faire un plan social au sommet de l'État"
Face à l'ampleur du travail, Arnaud Montebourg souhaite repenser la composition des gouvernements : "Le problème aujourd'hui, c'est que nous sommes dirigés par des gens qui ne savent pas construire et faire tourner les projets. Ce sont des gens qui régentent la vie des autres, qui administrent les Français et les regardent avec mépris. Ma proposition maintenant, c'est de faire un plan social au sommet de l'État", assure-t-il.
Objectif pour le candidat à l'élection présidentielle de 2022, placer des personnes issues de la société civile avec des compétences spécifiques pour "faire tourner la France", explique-t-il. "Je veux mettre à la place des ingénieurs, des entrepreneurs, des syndicalistes et des gens qui font tourner la France. Il faut les mettre au pouvoir d'urgence", s'exclame-t-il au micro d'Europe 1/Cnews/Les Echos.