Le camp présidentiel a obtenu samedi six des huit présidences de commission à l'Assemblée nationale, mais l'Insoumis Eric Coquerel a été réélu à la présidence de la commission des Finances, dévolue à l'opposition et qui était convoitée par la droite.
Florent Boudié (Ensemble pour la République, macroniste) a été élu président de la puissante commission des Lois, le MoDem Jean-Noël Barrot à la commission des Affaires étrangères, Paul Christophe (Horizons) à celle des Affaires sociales, Antoine Armand (Ensemble) à celle des Affaires économiques, Sandrine Le Feur (Ensemble) à celle du développement durable, Jean-Michel Jacques (Ensemble) à celle de la Défense. La socialiste Fatiha Keloua Hachi a arraché la présidence de la commission des Affaires culturelles.
Coquerel promet de démissionner en cas de Premier ministre issu du NFP
Le camp présidentiel avait promis la commission des finances à la droite, et, contrairement aux usages, a pris part au vote pour soutenir Véronique Louwagie (Droite républicaine). Mais le retrait du candidat centriste Charles de Courson entre les deuxième et troisième tours du scrutin a fait pencher la balance en faveur du président sortant, Eric Coquerel. Celui-ci a regretté après son élection que "les groupes présidentiels aient participé au vote et tenté de faire élire l'opposition qui leur convenait".
Il a réaffirmé la volonté du Nouveau Front populaire de gouverner et promis qu'il démissionnerait de sa présidence si Emmanuel Macron nommait un Premier ministre de gauche. "C'est un résultat conforme à la Constitution. Madame Louwagie est une députée de la majorité", a réagi le député Éric Ciotti, président de LR désormais allié à Marine Le Pen.
Aucun poste pour le RN ou le MoDem
Autre surprise, la victoire des socialistes en commission des affaires culturelles, au détriment du député MoDem Erwan Balanant. Le MoDem apparaît comme un des perdants de cette bataille des postes, après n'avoir fait élire aucun des siens comme vice-président, questeur ou secrétaire. Seul à sauver les meubles, le ministre délégué chargé de l'Europe Jean-Noël Barrot.
Le RN, qui n'obtient in fine aucun poste, face au barrage dressé par le camp présidentiel et par la gauche, a apporté ses voix à Florent Boudié en commission des lois. Celui-ci avait notamment été le rapporteur du projet de loi immigration, adopté avec le soutien du RN. "Remporter la présidence de la commission des lois avec les voix du #RN sera la tache indélébile du mandat de Florent Boudié. Honte et déshonneur", a réagi la députée PS Colette Capdevielle.
Le RN a également contribué à faire battre l'écologiste Lisa Belluco, candidate à la présidence de la commission du développement durable, en apportant ses voix au troisième tour à la macroniste Sandrine Le Feur. "Nous avons pris nos responsabilités", a commenté Éric Ciotti, qualifiant Lisa Belluco, d'écologiste "extrémiste"