Une couleur vert bouteille, un équipementier inconnu et un bar de Liercourt (Somme) en guise de sponsor. Le député Insoumis François Ruffin a revêtu jeudi le maillot d'un petit club de football pour soutenir la proposition de loi UDI-Agir de taxer les gros transferts pour financer le sport amateur. Ce que le présidence de séance LREM a qualifié d'"extravagances vestimentaires". Plus tard dans la journée, le président de l'Assemblée a décidé d'infliger une sanction en forme de "rappel à l'ordre avec inscription au procès verbal" que le député pourra contester devant le bureau de l'Assemblée. Cela lui vaudra d'être privé, pendant un mois, de 1.378 euros.
.@Francois_Ruffin (La France insoumise) crée la polémique en portant un maillot de foot dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale >> https://t.co/Re7vu6fXpo#Football#DirectANpic.twitter.com/AjjowtCqAy
— LCP (@LCP) 7 décembre 2017
Flessel parle de sport "comme un trader". L'élu La France insoumise de la Somme est monté à la tribune de l'Assemblée et a enlevé son pull pour dévoiler le maillot vert de l'Olympique Eaucourt, club de la commune d'Eaucourt-sur-Somme, à quelques kilomètres de Liercourt. Voulant prendre le contre-pied de la ministre Laura Flessel "qui n'a parlé de sport qu'en terme de compétitivité, comme un trader", il a narré la vie des bénévoles "qui lavent, plient et rangent les maillots pour pas un rond", en vantant "le don de soi dans une société où tout se marchande".
Tenue correcte exigée, répond le président de séance. Cet épisode n'a pas plu au président de séance Hugues Renson (LREM) qui lui a rappelé, au terme de son intervention, "le respect dû à nos débats qui implique une tenue correcte qui soit digne des lieux". "Vos extravagances vestimentaires ne rendent pas hommage au travail que nous devons mener dans cet hémicycle", a-t-il lancé, avant de suspendre la séance pour la pause déjeuner. A la reprise de la séance à 15h, le député est revenu avec son maillot, provoquant la suspension immédiate des débats.
Comment la ministre défend le monde professionnel. Auparavant, Laura Flessel s'était dite opposée au texte de l'UDI Michel Zumkeller, affirmant que le "véritable terrain de jeu" se situait "au niveau européen". Au vu des "montants vertigineux" des transferts "sous la double impulsion de l'inflation des droits de retransmission et de l'arrivée massive de mécènes extra-communautaires", "la tentation est grande de vouloir capter une partie de ces flux", a-t-elle reconnu. Pour autant, "un fossé continue à séparer les clubs français des meilleurs acteurs du marché en Europe. Et c'est un enjeu capital car les clubs sont d'importants pourvoyeurs d'attractivité territoriale et d'emploi", a-t-elle jugé. "Ne perdons pas de vue que, désormais, le football professionnel est un véritable spectacle sportif. Or, pour attirer les investisseurs, il convient d'offrir une visibilité et une qualité de spectacle importante", a plaidé la quintuple médaillée olympique.