Le député de la Somme, François Ruffin, a vivement critiqué jeudi la gestion des plans sociaux récemment annoncés chez Auchan et Michelin, et a appelé le gouvernement à cesser de "jouer la comédie de l'impuissance". Invité sur RTL, il a exigé que l'État prenne une position plus ferme face aux licenciements massifs annoncés par ces deux entreprises. Selon lui, l'État a la possibilité de bloquer l'homologation des plans sociaux, et il estime que cette option doit être sérieusement envisagée.
L'inaction de l'État face aux bénéfices des grands groupes
"Le gouvernement doit dire avec beaucoup plus de force ça suffit!", a affirmé François Ruffin. Il a précisé qu'il existe une carte légale que l'État peut jouer en refusant l'homologation des plans sociaux. "Il faut exiger qu'il y ait des reclassements à l'intérieur du groupe", a-t-il insisté, dénonçant le manque de solidarité entre les différents secteurs contrôlés par la famille Mulliez, propriétaire notamment de Boulanger, Gemo, Leroy-Merlin et Auchan.
François Ruffin a également critiqué l'attitude des dirigeants d'Auchan, en particulier le fait qu'ils augmentent leur patrimoine de manière substantielle tout en procédant à des licenciements. "Les dirigeants d'Auchan font +40% sur leur patrimoine en deux ans et ils licencient des gens", a-t-il déploré. Il a évoqué une injustice sociale qui, selon lui, découle d'une politique économique permissive à l’égard des grands groupes.
Une solution pour sauver l'industrie en France
Sur le dossier Michelin, François Ruffin a rappelé sa position en faveur du protectionnisme industriel. "Si on veut encore de l'industrie dans nos pays, on ne s'en sortira pas sans du protectionnisme", a-t-il déclaré, soulignant que l'industrie automobile et des pneus est aujourd'hui menacée par une concurrence asiatique agressive. Pour lui, cette concurrence n'est pas un phénomène "naturel", mais un choix politique.
"Je suis protectionniste", a affirmé le député, comparant la situation européenne à celle des États-Unis et de la Chine, qui privilégient un modèle économique plus fermé pour protéger leurs industries nationales. Selon lui, "l'Europe, c'est +venez chez nous, vous êtes les bienvenus et c'est à bras ouverts", ce qui met en péril la compétitivité des industries européennes.