Martine Aubry n'a finalement pas fait de vagues lors du congrès du Parti socialiste, qui s'est tenu ce week-end à Poitiers. La maire de Lille, qui s'est ralliée à la motion portée par le premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis et soutenue par l'exécutif, a même une dent contre le perturbateur de ce congrès : Arnaud Montebourg. Dimanche, l'ancien ministre de l'Economie a publié dans le JDD avec le banquier Mathieu Pigasse une violente tribune contre la politique du gouvernement. "Hébétés, nous marchons droit vers le désastre. C'est la démocratie qui est cette fois menacée", s'alarment les deux hommes dans ce texte. Un coup d'éclat parfaitement assumé par Arnaud Montebourg, comme il l'a confié à Europe 1.
"Il n'avait qu'à venir et parler". C'est peu de dire que Martine Aubry n'a pas apprécié. "C'est un coup médiatique et c'est ce qui tue la politique", a-t-elle dénoncé lundi, selon des propos rapportés par Le Monde. "Taper sur le gouvernement au moment où l'on vit des avancées, je dis non. Arnaud a été membre du gouvernement : on ne peut pas être au gouvernement et le critiquer comme il l'a fait. Il y a là une question de morale, ce n'est pas une attitude normale". "On était en plein congrès, c'était le moment d'aller s'exprimer. Il n'avait qu'à venir et parler", a encore fustigé la maire de Lille.
Si Martine Aubry a signé la motion Cambadélis, elle n'est toutefois pas allée jusqu'à poser au côté du premier secrétaire du PS et de Manuel Valls pour la photo de famille qui a clôturé le congrès dimanche. Les "frondeurs" qui contestent la ligne économique du gouvernement ne sont eux non plus pas montés sur scène. Un couac qui rappelle que l'unité n'est toujours pas à l'ordre du jour chez les socialistes, et pas seulement à cause d'Arnaud Montebourg.