Les débats auront été électriques au sein de l'hémicycle. Ce mardi, l'Assemblée nationale débattait autour du projet de loi de programmation budgétaire des finances publiques 2023-2027. Après plusieurs heures de passes d'armes, la majorité est sortie sonnée. Article après article, l'opposition a rejeté les demandes du gouvernement. Car en réalité, c'est uniquement grâce au bon vouloir des Républicains que certains amendements ont pu être adoptés. Alors à droite, on exulte : "Plus que des faiseurs de roi, nous sommes les décideurs", clame un député.
Colère de Gabriel Attal
En coulisses, un autre, conscient de son importance, n'hésitait pas à faire le signe de vie ou de mort avec ses mains pour narguer ses camarades. De quoi faire enrager Gabriel Attal, le ministre délégué aux comptes publics. "On a l'impression que le budget de la France est une espèce de piñata sur laquelle vous voulez taper le plus fort possible pour la faire tomber. La réalité, c'est qu'il y a l'intérêt général, les convictions et le fait de battre le gouvernement qui arrive tout en haut de la pile dans vos votes", s'est agacé le jeune ministre.
Le 49-3 à la rescousse
Bien que les articles votés hier soient en dehors du projet de loi de finances, ils donnent un avant-goût à la majorité des jours à venir. Mais en Macronie, pas d'inquiétude, l'article 49-3 réglera le débat, répond un ministre. Seule question encore en suspens : quand sera-t-il utilisé ? "Pas avant dimanche", estime un député de la majorité. Objectif pour cette dernière, éviter de renforcer la manifestation contre la vie chère de Jean-Luc Mélenchon, qui aura lieu également dimanche prochain.
Seule consolation avant la reprise des débats aujourd'hui, l'Assemblée a adopté la réforme de l'assurance chômage, grâce aux voix des Républicains. Le texte permettra au gouvernement de moduler les paramètres ouvrant droit aux indemnités en fonction de la situation économique.