Mardi, le juge d'instruction Serge Tournaire a ordonné le renvoi devant le tribunal correctionnel de quatorze personnes dans l'affaire Bygmalion : des anciens patrons de cette société de communication, d'anciens cadres de l'UMP ainsi que Nicolas Sarkozy, accusés d'avoir sciemment dépassé les comptes de campagne lors de la présidentielle de 2012.
"Un fait rarissime". Dans la foulée, Thierry Herzog, l'avocat de Nicolas Sarkozy a annoncé que ce dernier allait faire appel de cette décision. Selon lui, le renvoi n'est pas justifié, soulignant qu'un seul des deux juges saisis avait signé l'ordonnance. "Ce désaccord manifeste entre ces deux magistrats, co-saisis d'une même information (judiciaire), fait rarissime pour être souligné, illustre l'inanité de cette décision", a-t-il affirmé dans un communiqué.
L'autre juge saisi, Renaud van Ruymbeke, n'a pas signé l'ordonnance de renvoi. Des sources proches du dossier ont expliqué qu'il ne partageait pas la même analyse sur une implication de l'ancien chef de l'État pour le délit de financement illégal de campagne.
"Van Ruymbeke en dit davantage par son silence." "Renaud van Ruymbeke par son silence en dit davantage que Serge Tournaire par son ordonnance. C'est la première fois à ce niveau là, avec des magistrats d'une telle expérience et sur un dossier d'une telle ampleur, qu'il y a un désaccord qui s'affiche de manière aussi violente", pointe également Christophe Ingrain, l'un des avocats de Guillaume Lambert, l'ex-directeur de campagne de Nicolas Sarkozy mardi, sur Europe 1.