Jean-Pierre Chevènement sera le président de la Fondation pour l'islam de France, confirme le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve dans un entretien publié lundi dans La Croix.
Un choix contesté. "Jean-Pierre Chevènement a accepté (de) prendre la présidence" de cette fondation, indique Bernard Cazeneuve, décrivant l'ancien député et sénateur de Belfort comme "un grand républicain", qui "connaît bien le monde musulman" et dont l'"attachement à la laïcité est incontestable".
L'annonce de la possible nomination de Jean-Pierre Chevènement avait suscité de nombreuses réserves au sein de la classe politique. A droite, Brice Hortefeux avait qualifié ce choix de "surprenant" quand Gérard Darmanin évoquait "une idée pour le moins paternaliste, presque coloniale". Au sein même du gouvernement, le malaise s'est exprimé. La ministre des Droits des femmes, Laurence Rossignol, avait dit préférer voir "une femme" prendre ce poste.
Un "républicain" pour une fondation républicaine. Sur Europe 1 le 18 août, Fatiha Gas, l'une des signatures de l’Appel des 41 musulmans du JDD, avouait avoir l’impression qu’"il n’y a pas de musulman valeureux, compétent pour prendre la tête de cette fondation". Mais Bernard Cazeneuve décrit cette décision comme un symbole fort. "Je rappelle que la Fondation traite de la relation entre la République et les musulmans : qu'un grand républicain en prenne la tête au moment de sa création, avec en son sein de nombreux musulmans, revêt une vraie dimension symbolique, puisque cette nouvelle structure sera le pont entre la République et les musulmans de France", indique-t-il.