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Laura Laplaud , modifié à
Invitée de La Grande interview Europe 1-CNews mardi, l'eurodéputée de La France insoumise Manon Aubry a annoncé demander l'ouverture d'une commission spéciale pour enquêter sur la cession du Doliprane à un fonds américain.

Sanofi a annoncé en fin de semaine dernière avoir choisi le fonds d'investissement américain CD&R pour lui céder potentiellement le contrôle de son entité de santé grand public, Opella, qui commercialise le médicament Doliprane. Une annonce qui inquiète tant les salariés de l'usine de Lisieux dans le Calvados qui assemblent ce médicament, que la sphère politique. 

La France "brade sa souveraineté"

Pour Manon Aubry, eurodéputée La France insoumise, la France est en train de "brader sa souveraineté". "Emmanuel Macron, la France et le gouvernement doivent apposer leur droit de veto. Ils doivent s'opposer à la vente de la filiale à un fonds d'investissement américain", a-t-elle déclaré lors de La Grande interview Europe 1-CNews mardi.

L'eurodéputée a également annoncé demander cette semaine, au Parlement européen, "une commission spéciale pour enquêter sur la perte de souveraineté en matière sanitaire". 

"Emmanuel Macron ferme les yeux"

"Emmanuel Macron, en matière de souveraineté industrielle et pharmaceutique, fait preuve d'une hypocrisie la plus totale. Je me souviens de ce même Emmanuel Macron qui, à la sortie de la crise du Covid avait dit : 'déléguer à d'autres, notre capacité à se soigner, est une folie'. Et je pense qu'il avait raison. Mais que fait-il quand Sanofi prévoit de vendre à la découpe sa filiale qui produit le Doliprane en France ? Il ferme les yeux", a-t-elle lancé au micro de Sonia Mabrouk.

La responsabilité de Sanofi questionnée

L'eurodéputée LFI s'est aussi interrogée sur la responsabilité du groupe pharmaceutique français. "Sanofi a fait plus de 5 milliards d'euros de bénéfices, plus de 4 milliards d'euros de dividendes versés aux actionnaires, reçu plus d'un milliard d'euros de crédits d'impôt-recherche en l'espace de dix ans, alors que les investissements en matière de recherche ont baissé. Il est passé où cet argent ?", a-t-elle questionné avant d'ajouter ne pas vouloir que l'État soit "une vache à lait qui engraisse quelques actionnaires".

Dans une déclaration à l'AFP lundi, Sanofi a expliqué que son choix tient notamment au fait que l'entreprise américaine "apporte une solidité et des garanties financières suffisantes au maintien et au développement des activités d'Opella en France et dans le monde".