Le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu a annoncé, jeudi, la création d'un "programme de recherche" sur l'adaptation des forêts au changement climatique, doté de 50 millions d'euros. Ce programme organisé avec le groupement d'intérêt public Ecofor, dédié aux écosystèmes forestiers, vise à apporter des solutions et des outils d'aide à la décision aux propriétaires "pour avoir la forêt la plus résiliente possible, pour capter et piéger du carbone, pour avoir des stratégies intelligentes en termes de plantation, d'exploitation et de suivi", a expliqué le ministre.
Lors d'un déplacement en Gironde, où les incendies ont fait rage durant l'été, le ministre a également détaillé, pour 2023, des mesures d'aide à la plantation d'arbres, après la promesse fixé par Emmanuel Macron d'en planter un milliard en France d'ici à dix ans. Le 28 octobre, le président avait évoqué "un dispositif de financement public" pour arriver à cette fin, en souhaitant en parallèle une "large mobilisation".
Une enveloppe de 150 millions pour l'Ademe
Christophe Béchu a précisé qu'outre un budget de 100 millions d'euros fléché à cette fin au sein du "fonds vert", qui accompagne les collectivités dans la transition écologique, une enveloppe de 150 millions, issue du programme d'investissements "France 2030", serait allouée à l'Agence de l'environnement (Ademe) pour aider les propriétaires privés.
Un guichet sera ouvert en janvier pour financer, à hauteur de 50%, des projets de boisement ou reboisement de parcelles, a précisé le ministre. Interrogé par l'AFP sur la pérennité de ces mesures, il a répondu que ce budget concernait "la seule année 2023" et que "l'idée, ensuite, c'est que la finance carbone prenne le relais".
En mars dernier, le gouvernement avait déjà évoqué la mise en place d'un "financement pérenne dédié au renouvellement forestier de 100 à 150 millions d'euros (chaque année) à partir de 2024, mobilisant notamment les outils de la finance carbone". L'objectif de planter un milliard d'arbres en dix ans a été jugé "inatteignable" humainement et techniquement par le SNUPFEN Solidaires, premier syndicat de l'ONF. En matière de prévention des incendies, le ministre a indiqué que 50 millions d'euros du "fonds vert" seraient par ailleurs alloués aux communes pour financer des actions d'adaptation dans les secteurs à risque.