Edouard Philippe est venu faire le pédagogue après l'annonce des ordonnances sur la réforme du code du Travail jeudi soir sur France 2. Le Premier ministre a justifié la mise en œuvre de certaines mesures pour "régler un certain nombre de problèmes français qui n'ont pas eu de réponse pendant trop longtemps". "Le chômage de masse en est un", a-t-il fait valoir.
Aller vite. "Certains pensent que nous aurions dû aller plus loin, d'autres que nous sommes allés trop loin. Notre objectif est de transformer le droit du travail pour qu'il puisse y avoir une discussion entre le salarié et les patrons", a expliqué le chef du gouvernement en réaction à certaines critiques, avant d'assurer : "Mon objectif est une réforme équilibrée et efficace".
"Le texte actuel est celui qui sera présenté au Conseil d'Etat, au Conseil des ministres et qui sera signé par le président. Il peut être modifié à la marge mais il faut aller vite. Il sera en vigueur à la fin du mois de septembre", a également promis Edouard Philippe.
Le soulagement de l'exécutif. La première bataille semble donc tourner à l’avantage du gouvernement. À Matignon, on n’ose pas parler de "soulagement". "Ça voudrait dire qu’on est arrivé à bon port, mais c’est vrai que les réactions syndicales sont mesurées, à part celle de la CGT", relève un conseiller. "En fait, c’est la méthode qui paye", se félicite un proche d’Edouard Philippe à propos de longue concertation qui a permis de calmer les esprits et d’offrir aux syndicats quelques avancées.
Une opposition peu mobilisée. Pour l’instant, seules deux organisations appellent à manifester, ce qui devrait compliquer la tâche de Jean-Luc Mélenchon. Un député Insoumis reconnaît qu’il n’y a "pas de quoi bloquer le pays". Il se dit "très déçu par l’attitude de Force Ouvrière" qui ne défilera pas. Un autre s’inquiète du calendrier : "La première manif arrive très vite, dans dix jours", alors que les Français découvrent à peine le texte. Un texte très complexe qui plus est. "Il n’y a pas une mesure simple et scandaleuse qui va mettre le feu", regrette un dirigeant du Front National. "Finalement, tout le monde se dit que ça ne va pas changer grand-chose". Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon arriveront-ils à prouver le contraire ? La deuxième bataille commence, et elle sera surtout médiatique.