"L'avant-projet de loi" sur le Code du travail publié lundi par Le Parisien fait beaucoup parler. Le gouvernement a réagi en précisant qu'il s'agissait d'un "document de travail de campagne" qui "n'émanait pas" de lui, assurant qu'un "programme de travail" serait transmis aux partenaires sociaux, mardi. Mais pour Jean-Luc Mélenchon, cela ne suffit pas.
"Ce n'est pas normal que ce soit un média qui soit obligé de faire connaître (les) intentions" du président Emmanuel Macron, a-t-il déclaré lundi à Toulouse, où il est venu soutenir des candidats de la France insoumise aux législatives. Il demande "que le gouvernement publie les véritables textes" : Que le chef de l'Etat dise ce qu'il a l'intention de faire, et nous en discuterons. Et qu'il n'attende pas la fin du deuxième tour (des législatives) pour dire à quelle sauce il a l'intention de manger les acquis sociaux."
"Ce n'est pas loyal." "Je dis au président : c'est votre devoir. Et au Premier ministre : ce n'est pas loyal si nous allons à une élection sans savoir sur quoi on vote alors que vous, vous le savez", a poursuivi le leader de la France insoumise.
Le document publié lundi, qui date d'avant l'investiture d'Emmanuel Macron, liste huit ordonnances principales qui concernent la "négociation à la carte des entreprises", le barème des prud'hommes, le référendum à l'initiative de l'employeur, la redéfinition du rôle de l'accord de branche, la fusion des instances représentatives du personnel ou encore la réforme de l'assurance chômage.
D'après Jean-Luc Mélenchon, cela mettrait à bas "toutes les conquêtes sociales d'un siècle et demi". "Le Code du travail n'est pas le code de la route. Chaque page est une histoire de lutte, de grèves, et de rapports de force", a-t-il souligné avant d'ajouter : "Tout se rediscute au niveau de l'entreprise mais à ce niveau, c'est la liberté qui opprime le faible et qui protège le fort. Vous avez des tas d'entrepreneurs dans le pays qui n'ont pas envie de malmener leurs salariés mais, dès lors que le concurrent dans la même branche exactement aurait des conditions salariales plus avantageuses que lui, ça va se répandre comme une traînée de poudre."