La mobilisation en faveur de la grâce présidentielle de Jacqueline Sauvage n’est pas seulement populaire. Elle est aussi, et de plus en plus, politique. Depuis l’appel, lancé en décembre à François Hollande, par les filles de cette femme condamnée à 10 ans de prison pour avoir tué son mari violent et incestueux, de plus en plus nombreuses sont les personnalités politiques à avoir publiquement joint leur voix à cette cause.
Valérie Boyer, la pionnière
Dès le 8 décembre, soit cinq jours seulement après la condamnation en appel de Jacqueline Sauvage, Valérie Boyer réclame sur Twitter la grâce présidentielle pour la condamnée. La députée Les Républicains des Bouches-du-Rhône précise par ailleurs avoir demandé, avec 30 autres parlementaires, dont Lionnel Luca ou Dominique Dord, formellement la grâce présidentielle.
Je demande la grâce présidentielle à Mme Sauvage condamnée pour avoir tué son mari violent. https://t.co/fCX4rigCov
— Valérie Boyer ن (@valerieboyer13) 8 Décembre 2015
Malgré cette prise de position précoce, il faut attendre plusieurs semaines pour que l’appel rebondisse dans la classe politique, grâce cette fois à des personnalités d’envergure nationale.
Un comité de soutien avec Hidalgo, Cohn-Bendit, Mélenchon
C’est en fait la constitution, lundi d’un comité de soutien à Jacqueline Sauvage qui redonne à l’affaire un écho politique. Ce comité réunit en effet la maire PS de Paris Anne Hidalgo, l'ex-eurodéputé et leader écologiste Daniel Cohn-Bendit et le dirigeant du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon. Dès le 22 janvier, Daniel Cohn-Bendit avait pris et fait et cause pour la femme battue pendant 47 ans lors de sa chronique sur Europe 1.
Jacqueline Sauvage : @danycohnbendit réclame la grâce présidentielle "le plus rapidement possible" #E1matinhttps://t.co/tRwZWCrG2J
— Europe 1 (@Europe1) 22 Janvier 2016
Je soutiens pleinement Jacqueline Sauvage. Je suis bien sûr prête à m'engager aux côtés de ses soutiens. #LeGrandJury
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) 24 Janvier 2016
Des soutiens en nombre
Le lancement du comité de soutien ayant conféré à l’affaire une médiatisation d’ampleur nouvelle, de nombreux politiques se sont rangés au côté de Jacqueline Sauvage. Et le spectre est large, puisqu’il court de Jean-Christophe Cambadélis à Nicolas Dupont-Aignan, en passant par Jean-Christophe Lagarde, Valérie Pécresse ou encore Roger Karoutchi.
Jacqueline Sauvage doit être libérée! La justice est passée, le temps de la compassion est arrivé.
— Jean-Chr. Cambadélis (@jccambadelis) 24 Janvier 2016
Mon soutien total à Jacqueline Sauvage qui doit être libérée !
— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) 25 Janvier 2016
La grâce présidentielle demandée pour Jacqueline Sauvage battue pendant 40 ans serait un geste fort,un signal,dans cette période troublée.
— Roger KAROUTCHI (@RKaroutchi) 26 Janvier 2016
Je demande la grâce présidentielle pour #jacquelinesauvage victime avec ses enfants de 47 ans d'abominables sévices.
— Valérie Pécresse (@vpecresse) 26 Janvier 2016
"Je vais écrire demain au Président de la République pour lui demander de gracier Jacqueline Sauvage." @jclagardehttps://t.co/C5k3Yoo6Pz
— UDI (@UDI_off) 24 Janvier 2016
Pendant ce temps, Hollande temporise
En visite d’Etat en Inde, François Hollande a tout de même entendu l’appel. Mais il se refus à trancher immédiatement. L’Elysée précise en effet qu’une procédure est en cours, et qu’il faut la respecter. En outre, selon ses proches, François Hollande ne s’est pas encore penché sur le fond du dossier en détail. Il attend notamment les avis et les propositions qui lui seront faites. Ce n’est qu’à l’issue de ce processus qu’il tranchera. Mais ses proches rappellent aussi que la grâce n’est pas une procédure que le chef de l’Etat affectionne.