Pour l'exécutif, c'est une équation de plus en plus difficile à résoudre. L'arrivée massive de migrants sur l'île italienne de Lampedusa trouve un écho tout particulier en France, où l'exécutif présentera cet automne son projet de loi immigration, mais conforte également la droite dans son hostilité à l'accueil de nouveaux migrants. Les voix des Républicains seront pourtant indispensables pour voter le texte et éviter ainsi un éventuel recours au 49.3.
Ces derniers sont d'ailleurs toujours opposés à la création d'un titre de séjour pour les métiers en tension et pourraient ainsi accentuer la pression sur l'exécutif pour faire retirer cette mesure à laquelle l'aile gauche de la majorité reste très attachée.
Des contacts inexistants
Notamment Sacha Houlié, le président Renaissance de la Commission des lois, auteur d'une tribune, la semaine dernière, signée par une trentaine de députés de gauche en faveur de cette proposition. De son côté, Élisabeth Borne a chargé Gérald Darmanin de trouver une majorité sur le texte. Toutefois, à en croire le patron des Républicains, Éric Ciotti, les contacts entre la droite et le gouvernement sont inexistants depuis plusieurs semaines.
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D'où l'incertitude régnante quant à l'avenir de ce projet de loi. Début août, Emmanuel Macron n'avait pas écarté la possibilité de recourir au 49.3 pour faire passer le texte. Le chef de l'État s'exposerait alors à une potentielle motion de censure déposée par Les Républicains ou le Rassemblement national.