Après des mois à tenter de repousser le reconfinement, l'exécutif s’est décidé à mettre 16 départements sous cloche : un Français sur trois se retrouve confiné. Mais cette décision a secoué le gouvernement, entre les partisans de mesures strictes et ceux dénonçant son coût faramineux pour l'économie. Jeudi soir, à la sortie de la conférence de presse de Jean Castex, Olivier Véran se réjouissait de voir ses recommandations suivies face à la pandémie de Covid-19. "Sa ligne a gagné" fanfaronne l’un de ses proches. Depuis des semaines, le ministre de la Santé plaidait pour des mesures plus fermes. L’arbitrage de jeudi lui donne raison.
"En quoi est-ce que ça va freiner le virus ?"
Si cette ligne était soutenue par le Premier ministre, elle n’était pas partagée par l’ensemble du gouvernement. "Les hostos débordent, on n'avait plus vraiment le choix", explique un membre de cabinet. Pourtant certains ont vu rouge : ce nouveau confinement coûtera "1,2 milliard de plus par mois" selon les services du ministre de l'Économie, Bruno Le Maire. "En quoi est-ce que ça va freiner le virus ?", s’emporte un conseiller à Bercy qui s’inquiète déjà de l’acceptation sociale de ces restrictions.
De son côté, l’Élysée tente de dédramatiser. L’entourage du Président réfute l’idée qu’Emmanuel Macron a changé de stratégie. "Aucun pari n’a été perdu…", raconte l’un de ses proches. Jeudi soir, l’entourage du Président se plaisait même à ressortir les modélisations du Conseil Scientifique de janvier. Les niveaux actuels de contamination seraient identiques aux prévisions après deux mois de confinement, preuve selon l’Élysée que la stratégie de tenir le plus longtemps possible était la bonne.